Depuis quelques jours que je surveille la couverture de la catastrophe de la Louisiane, je suis frappé par le contraste entre ce que disent les médias nationaux et les médias locaux. Les premiers beurrent épais, catastrophisent à outrance la situation en répétant inlassablement leurs topos et ne connaissent pas le fond du problème. Les locaux sont sur leur terrain, connaissent les autorités du coin savent les inégalités profondes de la société louisianaise, ont fait 25 topos sur la nécessité de mieux prévoir et organiser la réponse à ce genre de catastrophe sans que les médias nationaux ne s’y intéressent.
Pour avoir été journaliste local pendant quelque temps je les ai vu souvent débarquer ces vedettes blasées du national qui arrivent avec leur gros matos, leurs scénarios prêts d’avance, leurs préjugés confortables et parfois condescendent à écouter distraitement leurs collègues cul-terreux des régions. C’est frustrant.
Je viens d’entendre cela justement de la jeune journaliste locale de WWLTV Stephanie Riegel qui couvre les opérations d’urgence à Bâton Rouge. Elle disait devoir faire l’éducation de la presse nationale pour qui la Nouvelle Orléans c’est le vieux carré, les boites touristiques, les paresseux du Sud. Ils n’ont n’a jamais vu comme elle un quartier noir et pauvre de la banlieue rester sans électricité deux semaines après un gros orage. Les poulets qui courent autour des cabanes de bric à brac.
Ou s’ils l’on vu, c’est en Afrique, avec un per diem équivalent au revenu annuel d’un paysan malien riche.
Cela n’existe pas aux USA, au moment où son touriste en chef survole les choses.
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