17 octobre 2005

Un coup d'eau

Non, mon blogue ne deviendra pas photographique, je ne maîtrise pas assez cet art, mais je n'ai pu résister à faire ce matin une petite excursion pour aller voir la crue des rivières de Sherbrooke. On a eu chaud, mais comme le montre le graphique du bas qui montre l'évolution récente du débit de la rivière Saint-François, la décrue s'amorce:
On trouve d'ailleurs le débit de beaucoup de rivières sur le site du Centre d'expertise hydrique du Québec..
Me voilà donc sur les sentiers des gorges de la rivière Magog, toute bruyante et rapide comme au printemps. La rivière chargée de sédiments est brun jaunâtre et le réservoir ordinairement calme du barrage est devenu un rapide. Je m'attarde au barrage Frontenac.
Dommage que je ne sache pas comment mettre le petit film que j'ai tourné sur ce blogue, une image fixe ne donne pas l'idée de la puissance et surtout du rythme de l'eau. Il y a des vagues qui fluent et refluent, se pulvérisent entre elles et la brume qui joue dans le ciel. Il y a aussi le grondement presque assourdissant de la chute. Spectacle fascinant que j'ai contemplé un bon moment. Je me dirige ensuite vers le barrage de la centrale Abénaquis.
La rivière Magog est blanche d'écume et les masses d'eau se fracassent sur les rochers en contrebas. On traverse ce barrage sur une passerelle grillagée qu'on voit sur le haut, directement au dessus de la chute, voir couler l'eau sous ses pieds est toujours impressionnant.
Passé ce dernier barrage le point de vue sur le centre-ville est chouette:
On voit le revers de la place des Moulins, la cathédrale, le dôme de l'hôtel de ville. Pour vous donner une idée du débit, d'habitude l'espace sous le belvédère est au sec. Me voilà maintenant au confluent de la Magog et de la Saint-François.
Sous le viaduc de la rue des Grandes-Fourches, on voit que la Saint-François coule à ras bord mais ne déborde presque pas sur la rive Est. De la passerelle sur la Magog cette scène toujours étrange:

Les familiers de Sherbrooke ne seront pas surpris de voir ce passage vers la rue Frontenac innondé: il est construit sous le niveau de la rivière et les pompes ne fonctionnent pas dès qu'elle monte un peu. Plus loin, la rue des Grandes-Fourches devient un lac de débordement de la rivière:
La rue King est demeurée au sec, ce qui a évité des bouchons qui auraient rendu nostalgique le calembourgiste Laroche qui sévit maintenant ici sur l'antenne régionale de Radio Canada. De l'autre coté de King, beau point de vue sur l'Est:
On voit bien que le bas de la ville de Sherbrooke est dans le lit majeur de la rivière Saint-François, une zone normalement innondée aux dix ans. Heureusement il n'y a que des stationnements dans ce secteur et les nouveaux bâtiments, comme celui de la SAQ sont construits sur des talus.
J'en ai profité pour faire l'achat d'une bonne bouteille d'un petit rouge portugais dans la seule succursale péninsulaire de la Société d'État, déserte faute de clients motorisés.

En un mot, on est loin des innondations de 1982, mais j'ai un ami maraîcher de Lennoxville qui doit en ce moment songer à se reconvertir dans la riziculture.

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