30 octobre 2005

On toffe

Me restait trois cigarettes à fumer ce matin. Elles le sont depuis longtemps. Mais surtout ne pas trop en faire une affaire et reprendre les activités normales, esclavage en moins. Heureusement le beau temps invite à prendre l'air. Et l'appart à faire du ménage.

Retour en classe cette semaine, déjà le revers de la session qui commence... Et rien en vue pour cet hiver si ce n'est que des accusés de réception automatique. Bah le temps s'en vient des burn out d'Hiver. Ça crée de l'emploi chez les précaires...

29 octobre 2005

J - 1

Jour de liberté demain, le blogueur devient non fumeur. Dernière soirée à me massacrer les poumons, à faire semblant que j’aime fumer, alors que je m’étouffe régulièrement. Il y a la dépendance, réelle, les rechutes possibles mais je vais faire un homme de moi et passer par-dessus. Ce sera toujours ben ça de pris. Et je serai libre, enfin.

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Reçu mon diplôme de maîtrise hier par la poste, vu que j’avais oublié de me pointer à la cérémonie la semaine dernière. Ma direction était un peu déçue, mais je l’ai fait rire en lui disant que je ne pouvais y réaliser mon phantasme, entarter le recteur précédent, Pierre Reid. Cela dit, il n’a pas besoin de moi, son passage au Ministère de l’éducation et les grèves étudiantes consécutives ont bien prouvé qu’il sait très bien s’entarter lui-même. Du reste, comment entarter une tarte ?

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Journée qui sentait un peu l’Hiver malgré le soleil. L’air avait cette pureté sèche des masses d’air arctique, la lumière une sorte de froideur pâle qui aplatit les couleurs. Belle grosse gelée dans la brume ce matin. L’automne se fait tard.

26 octobre 2005

Anniversaire

Il y a la façon managériale :

- Alors monsieur Machin, sur l’opération blogue, on a atteint les objectifs du plan de com. ?

- Quantitativement, l’opération a nécessité l’investissement d’une centaine de communiqués et une formation minimale des acteurs présents. Comme prévu, les indices de fréquentation se sont améliorés, notamment sur le dernier semestre grâce au linking de cibles en synergie avec nos opérations. On constate une nette amélioration de l’indice Blogshares sur le dernier trimestre, par contre on échappe à l’indice Bidule faute de contact chez Technocrati.

- Faudra y remédier ça rassurera les actionnaires.

- Oui, j’ai mis Trucmuche sur le dossier on attend un feedback de leur part.

- Bien, j’ai remarqué certaines périodes peu actives, si on veut fidéliser, faudra améliorer nos performances sur un plan plus continu.

- Ça nécessiterait plus de ressources.

- Impossible, nos marges ne le permettent pas, débrouillez-vous avec le personnel en place.

- Bien Monsieur le directeur.

Il y a aussi la façon Céline :

Merci…. Merci………. Merci…… Vous êtes tellement merveilleux………. Merci à mes merveilleux scripteurs, merci à mes photographes, merci à René et à René-Charles (elle essuie une larme) Je……. Merci…… Merci encore……… Merci à surtout à vous mes lecteurs qui prenez du temps pour me lire…….. C’est pour vous qu’on fait ça……. Vous savoir là c’est toute ma vie…….. Merci…… Je vous aime tous…… pis on va continuer……(100 ml de larmes et ovation de la salle, elle quitte au son triomphal de l’orchestre).

Il y a bien sûr la façon jeune :

C tro koul sa fé 1 an ke je fé du blog é sui kontan davoir toffé la ron :)))) Slt o tinamis ki me liz mé jaret la pcq cé pa évidan dékrir kom sa kan ton na d kopi à k ri g

Enfin, il y a la façon magouate.

Un an depuis le premier billet. Franchement, je ne pensais pas me rendre jusque là, par paresse naturelle ou manque d’intérêt à la longue. Puis on se prend au jeu, on culpabilise après une semaine sans rien écrire. On se régale des autres, on en découvre de nouveaux. On se réjouit des commentaires toujours trop rares, on est content d’être repris ailleurs (merci Laurent et les autres !).

Je voulais aussi en finir avec cette relation amour/haine que j’ai avec l’écriture. Je pense voir partiellement réussi. Réussi parce que ne répugne plus à écrire et surtout à me relire ce qui était pire. Partiellement, parce que j’ai encore des progrès à faire et bien des choses à dire encore. Je me suis pris à aimer raconter des choses par écrit du sérieux du moins sérieux des choses personnelles ou publiques.

Il me reste encore bien des choses à apprendre tant au plan technique que du contenu. Il me reste encore des blogues à découvrir et à travers eux des gens aussi. Il me reste aussi à m’amuser de plus en plus, des gens à rencontrer éventuellement par ce biais.

Continuons donc.

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Et la neige a neigé…
Le jardin ce matin sous 10 cm de neige lourde. Si j'étais dans mon ancien bled près du Mont Mégantic ce serait plutôt 25 ou 30...

J'ai sorti ma pelle pour rien. Et j'en suis bien content.

25 octobre 2005

Le grand bond en avant

Dans le Devoir d’hier ce titre : La gauche québécoise fait un grand bond. Je ne peux m’empêcher de compléter par, en avant, du nom de ce célèbre échec tragique de Mao, ex-gourou d’Alain Dubuc, Gilles Duceppe, PKP et autres ML repentis. J’ai bien de la sympathie pour la gauche québécoise, surtout pour le travail que ses militantszémilitantes font quotidiennement pour aider les pauvres. Autant j’adore picosser les communautaires en politique autant je salue et respecte leur dévouement bien concret de bon cathos laïques.


Pourtant, leur naïveté politique m’énerve. Ainsi elle sera souverainiste cette gauche, mais le projet de société passe avant. Ben sûr. Je ne comprendrai jamais cette urgence à discuter la couleur du papier peint d’une maison qui reste à construire. Comme si un pays a toujours un projet de société préalable. Peut-on être quelque chose avant d’exister ? Je me souviens du discours ML au référendum de 80 abstenons-nous au référendum bourgeois. De ceux qui ont voté non à celui de 1995 parce que le PQ est trop à droite.

Aux prochaines élections, sans doutes référendaires, cette gauche jouera donc encore une fois son rôle d’alliée objective des fédéralistes. Si elle ne se fait pas laminer, elle donnera un deuxième mandat à monsieur Charest. Les trois ou quatre points qu’elle enlèvera au PQ seront probablement suffisants pour le remettre en selle, allié ou non à l’ADQ. Et il pourra gouverner à droite toute. Ça fera de belles manifs.

François Saillant disait en fin semaine, non sans raison et humour, que la gauche québécoise n’avait pas de pire ennemi qu’elle-même. Réconciliée, elle deviendra hélas! la meilleure alliée de la droite fédéraliste.

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Et au moment de coller ce texte dans ce blogue, la pluie qui dure depuis ce matin s’épaissit un peu de gros flocons lourds et mouillés.

On parie sur un réveil blanc demain ?

Addenda à 16H :

Avertissements météo officiels d'Environnement Canada

Alertes/avertissements
Estrie
15h36 HAE le mardi 25 octobre 2005
un avertissement de neige abondante pour
Estrie est emis
Les accumulations de neige atteindront 15 centimètres sauf en terrains élevés ou elles seront de l'ordre de 25 centimètres.

Ousse qu'à l'est ma pelle ?

23 octobre 2005

Encabannement

Petite journée à folâtrer et à tenter de caser les plantes que j’ai rentrées de dehors. La plate-bande du centre de la cuisine diminue tranquillement… Mais déplace ceci, tasse cela, ça ressemble à un grand ménage. Heureusement, c’est semaine de relâche et le temps ne manque pas, même si j’ai beaucoup d’écrivage en vue pour en finir avec le déthèsage du mémoire.

Retrouvé mon CV, un des rares fichiers encore vivants de mon vieux mac. Cette semaine, ce sera aussi la recherche active d’emploi pour cet hiver, mon seul cours à l’université suffisant à peine à payer mes frais fixes. Rien en vue localement, il y aurait bien des remplacements au secondaire, mais comme je n’ai pas le permis ad hoc, c’est peu probable. La chose est ironique, puisque j’enseigne à leurs futurs profs. J’aimerais bien tenter l’expérience cependant, ne serait-ce que pour voir sur le terrain à quoi je destine mes étudiants.

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Journée grisâtre d’automne, il y a de moins en moins de feuilles aux arbres et je ne serais pas surpris cette semaine de voir quelques flocons et des sommets de montagnes blanchis. J’ai à la fois le goût de m’encabanner et de partir ailleurs, de changer de cap complètement. Faire une passe de fric dans le grand Nord, me trouver une job de prof au cégep de Sept-Iles. Ce sentiment que j’avais cet été d’avoir fait mon temps à Sherby me revient.


Normal, quand novembre se pointe.

22 octobre 2005

Lucide Lucien

L’intervention des lucides sous la houlette de Lucien ne manque pas de bon sens. Que le vieillissement de la population du Québec soit inquiétant est un thème constant de mes cours de géographie idoines, d’autant plus qu’il frappe plus dur en zones rurales et en régions. Que le Québec soit trop endetté, je veux bien le croire, l’étant moi-même, je sais combien c’est inconfortable en cas de coup dur. Qu’on veuille revaloriser l’éducation m’enchante, quoique je pense que c’est autant une question valeurs que de moyens…

Je trouve quand même curieux tout ce battage médiatique autour d’un manifeste qui n’est somme toute qu’une liste d’épicerie de débats à mener rédigée par des outsiders du monde politique. Cela dit, ce n’est pas mauvais de brasser la cage autour de certaines idées reçues, d’autant plus que les réactions à ce propos ont été tellement prévisibles, Charest et Dumont y repêchent leurs idées de droite, la gauche institutionnelle rejoue son refrain contre le néo libéralisme.

Par sa neutralité sur la question nationale on a voulu ratisser large, mais force est de constater que beaucoup de solutions aux questions posées échappent en partie au pouvoir québécois, ne serait-ce que par ce nerf de la guerre qu’est la fiscalité. Quand la moitié des revenus des taxes et impôts provenant du Québec sont gérés à Ottawa, il y a plusieurs mains sur le volant…

Dans le fond, le but de cette manœuvre est d’effaroucher quelques vaches sacrées du décor québécois. Le cas des frais de scolarité universitaires est exemplaire à cet égard. Va sans dire que les étudiants sont contre une augmentation et qu’il sera impossible de les convaincre. Doit-on pour autant hurler au corporatisme ? On le fera à droite. Va sans dire aussi que des frais de scolarité peu élevés sont un obstacle de moins à l’accession aux études supérieures. Est-ce que ça permet l’arrivée des pauvres à ces sommets ? Que je sache l’université québécoise demeure surtout fréquentée par les classes moyennes supérieures qui marchent dans les traces de leurs parents. Pour trancher au-delà de l’impression, j’aimerais bien mettre la main sur des données sociologiques comparatives entre les universités chères de l’Ontario et les universités moins chères du Québec.

De même, la place du privé dans les services publics est toujours une question qui se pose. Là aussi les dogmes des libéraux ou des étatistes ne tiennent pas la route. Dans la gestion de l’eau potable, les expériences de privatisation sont rarement concluantes. Par contre, je ne suis pas sûr que les monopoles syndicaux dans les services alimentaires ou d’entretien des hôpitaux soient un succès.

Par contre, les propositions de changement dans la fiscalité m’inquiètent plus. Augmenter les taxes ou les frais des services publics comme l’électricité et diminuer d’autant l’impôt sur le revenu c’est favoriser les plus riches puisque les taux d’impôts augmentent selon les revenus. À moins bien sûr d’avoir des tarifs d’électricité modulés selon les salaires…

En un mot, ce manifeste de la lucidité ne règlera rien. Toujours on voudra un maximum de services gratuits de l’État et toujours on n’aimera pas en payer le prix par les impôts. Le bon citoyen aimera toujours acheter chinois moins cher chez Wal-Mart et demander en même temps une augmentation à son patron pour produire les mêmes bébelles à gros prix. Toujours on hurlera contre les inégalités et toujours on se taira quand elles nous favorisent.

Par manque de lucidité.

La lucidité se tient dans mon froc.

C’est connu.

20 octobre 2005

Un film amériquain

Je pensais me lancer ce jour d’huis dans l’analyse de la lucidité du messie Lucien et associés, mais comme il s’agit d’un gros morceau, on y reviendra plus tard.

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Moi qui regarde à peu près un film par année, j’ai été enchanté de voir enfin C.R.A.Z.Y le film culte de cet été québécois. Six mois après tout le monde, à mon tour de dire que ce film m’a enchanté, touché et chaviré. Ce film c’est un peu ma vie, comme celle sans doute de milliers d’autres de ma génération. J’ai deux ans de plus que son héros, j’ai vécu dans un bungalow semblable, quoique nettement plus loin du parc Laurier. J’ai écouté la même musique, et Dieu sait si elle est présente dans le film, j’ai eu le même genre de famille, les mêmes inquiétudes identitaires, les mêmes expériences de jeunesse, bref difficile de ne pas s’identifier à cette histoire. L’un des enjeux de ce film est bien sûr l’identité sexuelle, son héros acceptant mal son homosexualité. Pire pour son père qui refuse d’avoir un enfant fif. Pour être un peu passé par là, mais de façon fort différente et plus paisible, les sentiments sont justes.


C’est un film populaire, bien fait, bien joué, juste assez délirant pour ne pas tomber dans la mièvrerie. Il témoigne avec une rare fidélité de la réalité de cette époque charnière au Québec, celle de la modernité, des valeurs qui changent et de la famille qui reste malgré tout. Je ne sais si ce film est universel. Il est profondément amériquain, en ce sens qu’il reflète la réalité sans doute assez semblable des classes moyennes nord-américaines avec indiscutablement une trame québécoise.

Je serais curieux d’en voir l’accueil en France. Télérama et le Monde vont probablement détester (trop populaire) le Figaro adorer. Quant à l’accueil américain, oublions le d’avance, on ne peut pas parler d’Amérique en français. Rêvons d’un oscar poli.

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Après voir vu le film je me suis demandé l’origine du mot fif, équivalent québécois du pédé français. Déformation de fifille ? de fifine que j’ai entendu souvent à Saint-Hyacinthe ? Je ne saurais dire.

17 octobre 2005

Un coup d'eau

Non, mon blogue ne deviendra pas photographique, je ne maîtrise pas assez cet art, mais je n'ai pu résister à faire ce matin une petite excursion pour aller voir la crue des rivières de Sherbrooke. On a eu chaud, mais comme le montre le graphique du bas qui montre l'évolution récente du débit de la rivière Saint-François, la décrue s'amorce:
On trouve d'ailleurs le débit de beaucoup de rivières sur le site du Centre d'expertise hydrique du Québec..
Me voilà donc sur les sentiers des gorges de la rivière Magog, toute bruyante et rapide comme au printemps. La rivière chargée de sédiments est brun jaunâtre et le réservoir ordinairement calme du barrage est devenu un rapide. Je m'attarde au barrage Frontenac.
Dommage que je ne sache pas comment mettre le petit film que j'ai tourné sur ce blogue, une image fixe ne donne pas l'idée de la puissance et surtout du rythme de l'eau. Il y a des vagues qui fluent et refluent, se pulvérisent entre elles et la brume qui joue dans le ciel. Il y a aussi le grondement presque assourdissant de la chute. Spectacle fascinant que j'ai contemplé un bon moment. Je me dirige ensuite vers le barrage de la centrale Abénaquis.
La rivière Magog est blanche d'écume et les masses d'eau se fracassent sur les rochers en contrebas. On traverse ce barrage sur une passerelle grillagée qu'on voit sur le haut, directement au dessus de la chute, voir couler l'eau sous ses pieds est toujours impressionnant.
Passé ce dernier barrage le point de vue sur le centre-ville est chouette:
On voit le revers de la place des Moulins, la cathédrale, le dôme de l'hôtel de ville. Pour vous donner une idée du débit, d'habitude l'espace sous le belvédère est au sec. Me voilà maintenant au confluent de la Magog et de la Saint-François.
Sous le viaduc de la rue des Grandes-Fourches, on voit que la Saint-François coule à ras bord mais ne déborde presque pas sur la rive Est. De la passerelle sur la Magog cette scène toujours étrange:

Les familiers de Sherbrooke ne seront pas surpris de voir ce passage vers la rue Frontenac innondé: il est construit sous le niveau de la rivière et les pompes ne fonctionnent pas dès qu'elle monte un peu. Plus loin, la rue des Grandes-Fourches devient un lac de débordement de la rivière:
La rue King est demeurée au sec, ce qui a évité des bouchons qui auraient rendu nostalgique le calembourgiste Laroche qui sévit maintenant ici sur l'antenne régionale de Radio Canada. De l'autre coté de King, beau point de vue sur l'Est:
On voit bien que le bas de la ville de Sherbrooke est dans le lit majeur de la rivière Saint-François, une zone normalement innondée aux dix ans. Heureusement il n'y a que des stationnements dans ce secteur et les nouveaux bâtiments, comme celui de la SAQ sont construits sur des talus.
J'en ai profité pour faire l'achat d'une bonne bouteille d'un petit rouge portugais dans la seule succursale péninsulaire de la Société d'État, déserte faute de clients motorisés.

En un mot, on est loin des innondations de 1982, mais j'ai un ami maraîcher de Lennoxville qui doit en ce moment songer à se reconvertir dans la riziculture.

16 octobre 2005

Villages oubliés

Visite hier de l’ami poète invité par le salon du livre. Soirée poèmes et chanson à moitié réussie, malgré la plaisante animation d'Urbain Desbois. L’atmosphère froide et non fumeur du foyer du centre culturel ne se prête pas à ce genre d’événement, un peu comme si l’université stérilisait l’ambiance. Ajoutez-y un public dispersé, un peu trop compassé et la soirée devient vaguement ennuyeuse. L’ami poète en a d’ailleurs profité pour faire un petit esclandre en suggérant que ce genre d’activités se tiennent au centre-ville, là où les gens sont. Ce qui n'est pas bête mais, sans moyens, sans lieux, ce n'est pas évident. Pendant ce temps, le stade de football était plein malgré la pluie battante, ce qui donne une idée du haut niveau culturel de la gent estudiantine ou sherbrookoise en général.

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Ce qu’il y a de bien avec cet ami, c’est que nous avons une vieille habitude de faire des tours de machine. Aussi, malgré la pluie je n’ai pas refusé son invitation, d’autant plus que quand je suis allé à Hatley avec mes étudiants, j’avais bêtement oublié qu'il était impossible de prendre des photos en guidant un groupe. De retour donc vers trois villages oubliés.

Le premier de ces villages est Hatley. Non ! Pas North Hatley sur le lac Massawippi, celui des parvenus premier ministres, ce refuge de présidents fuyant la canicule perpétuellement envahi de touristes. Le Hatley dont il s'agit est en rase campagne. Il n’y a ni dépanneur ni restau chic. Pourtant c’est un des plus vieux gros village des Cantons de l’est, étape de la diligence Boston Québec. Mais, privé de chutes ou de chemin de fer, il resté presque fossilisé dans le 19e. Hatley est, en fait, un village de Nouvelle-Angleterre.


Ainsi il a un common, cette place gazonnée qui sert de lieu de rassemblement des villageois. On y trouve les bâtiments publics, en l’occurrence ici l’église anglicane et l’ancienne école devenue mairie, salle communautaire et bibliothèque. Comme elles datent respectivement de 1828 et 1832 ce sont deux des plus anciens bâtiments du coin.

Ici la rue Principale du village. Les deux magasins généraux y ont fermé, il n'y reste que des résidences quelque part entre le banal bungalow et la splendide résidence restaurée par un néo-rural. Quand j'y passe avec un groupe d'étudiants, on y décuple la cirulation piétonne moyenne. C'est un village paisible, on dirait qu'il ne s'y passera jamais rien. En cette journée pluvieuse les seuls êtres vivants que nous y a vons vu étaient des boeufs qui nous regardaient l'air bovin.



En Route vers Kingscroft par une de ces beaux petits chemins de campagne qu'on trouve partout en Estrie. Derrière les rangées d'érables les champs , les vaches, les prairies.







Kingscroft est encore plus petit que Hatley mais on y trouve cette belle petite église catholique. C'est un des rares hameaux francophones du coin. Déjà l'édifice a un air un peu plus monumental, tradition oblige.




Avant Way's Mills il y a une des rares granges rondes encore debout du Québec. La légende veut que cette forme empêchait que le diable puisse s'y cacher dans les coins. En fait il s'agit d'un de ces nombreux designs révolutionnaires, modernes et efficaces que produisait la fin du 19e siècle.

Way's Mills est un village à croquer, presque construit sur sa rivière qui le traverse. On y est pas arrêté. il pleuvait trop. Son grand monument est une tour à sécher les boyaux d'incendies, comme on en voit encore un peu partout dans les villages. La photo est prise à la sauvette entre deux coups d'essuie-glace.







Curieusement, les deux églises du villages sont loin de son centre, elles se font face de l'autre coté de la rivière. Celle-ci est néogothique.



Et puis, après une excellente pizza au chic restaurant chez Maurice d'Ayer's Cliff - il faudra que je chante un jour ces restaurants de succulente cuisine familiale- on est revenu par le grand chemin en surplombant le lac Massawippi.


Ce beau lac et ses montagnes étaient complètement dans la brume, comme monsieur Charest, son célèbre riverain.

12 octobre 2005

Domesticité

Belle journée passée à faire un tas de petites choses longtemps négligées. Faire le tour du jardin et nettoyer les pots de fleurs et les plantes avant de les rentrer. Emmieuter mon abonnement internet vers un forfait illimité pour le même prix que je paie. Et toutes sortes d’autres petites choses domestiques.
Ça sent l’automne, l’encabannement des prochains mois.

La panse pleine de ce bel été.

10 octobre 2005

Retour à Sherby

De retour de Montréal, séjour somme toute sans histoire, en famille et amis. Comme la maison est devenu non fumeur là-bas je me suis entraîné à fumer moins et j’entends continuer cette semaine, une trop habituelle bronchite m’y incitant fortement.


Comme prévu, suis allé voir l’expo Le paysage en Provence au musée des Beaux-Arts. Je suis bien content d’avoir renouvelé ma carte d’ami du Musée, je vais y retourner quelques fois tellement c'est génial. Il y en a presque trop. Imaginez une douzaine de Cézanne côte à côte. D’immenses marines (et machines) de Vernet. Des Dufy, Braque, Monet, Van Gogh et cette toile de Renoir qui m’a fasciné :

Renoir: Rochers à l'Estaque (1882) , Actuellement au MBAM

J'ai passé pas mal de temps à la regarder et j'ai découvert d'autres peintres provençaux qui sont fort intéressants.
J'y reviens plus à fond, le temps d'en scanner quelques-unes du catalogue.

Pour le moment j'ai des copies à corriger...

6 octobre 2005

Beau temps

Il y a des avantages à travailler à temps partiel et à avoir beaucoup temps, surtout quand quand il est beau...
Ainsi j'ai passé la journée d'hier là:

À regarder ça:
ou encore ça:
Ce qui s'appelle faire de la beach un cinq octobre par 26 degrés. C'est un de mes lieux secrets des Cantons de l'Est où j'ai passé ma journée à lire et à me dorer au soleil. Petite plage sauvage pas trop fréquentée d'un parc national du coin où un ami m'a amené hier. Je vous mentirais en vous disant que l'eau était chaude, mais la plupart des rares gens présents se sont baignés. Pour ma part, comme j'ai un rhume carabiné et que je suis douillet, je ne suis pas allé plus loin que les genoux. On a entendu des huards, vu un aigle pêcheur et rien d'autre.

La grosse vie quoi.

Et cet après-midi, excursion de géographie rurale et culturelle dans un beau petit village anglophone perdu des Cantons de l'Est. Mais là, c'est du travail ;-)

2 octobre 2005

Belle journée ordinaire

J’avais écris un texte hier, mais en voulant le transférer du portable à mon ordi je me suis rendu compte de la disparition de ma clef USB sans doute oubliée quelque part à l’université… Bah ce n’est pas d’actualité alors on n’en souffrira pas trop.

Petite virée montréalaise et familiale en vue la fin de semaine prochaine, je connais quelqu’un qui va en profiter pour aller voir ça… vendredi.

Le temps cet automne est presque trop beau après l’été qu’on a eu. On ne s’en plaindra pas. Je vais aller corriger tantôt sous le soleil dans le jardin, faire une ballade au bord du lac en faisant mes commissions. Humer l’air d’automne.


La vie est belle.