Intéressante réflexion de VLB dans Le Devoir de ce matin:
«Les intellectuels de gauche et, au tout premier chef, les journalistes, n'ont pas cessé durant la campagne électorale de mars dernier de claironner que les adéquistes étaient des gens de rien, des ignares et des illettrés. C'était peut-être le cas, mais c'était oublier que ces gens de rien, ces ignares et ces illettrés avaient par deux fois dit oui à des référendums sur la souveraineté; et c'était oublier aussi que sans ces gens de rien, ces ignares et ces illettrés, le Parti québécois n'aurait jamais exercé le pouvoir. C'était oublier surtout que le seul projet collectif qui intéressait et intéresse toujours les Québécois, donc aussi les gens de rien, les ignares et les illettrés, est la souveraineté.»
J'ai beaucoup parlé dans ce blogue de ce Québec tranquille, assez à droite que les Têtes à claques font rire. On leur prête souvent, à raison, un sentiment anti-intellectuel diffus ou exalté. Mais n'empêche que VLB m'amène à me poser une bonne question : ce sentiment ne viendrait-il pas aussi d'une certain mépris des intellectuels envers cette classe qui n'a pas les mots pour s'exprimer ou nuancer sa pensée ? Pensez simplement aux sourires en coin des médiatiques qui accueillaient certaines interventions à la commission Bouchard - Taylor. Ou encore à ce sketch (bien drôle quand même) du Bye bye de RBO sur Héroutyville.
Tout ça pour dire qu'il y a là un dialogue ou des ponts qui sont rompus entre les élites politico-médiatiques satisfaites d'elles-mêmes et une masse de gens plus ou moins indifférents repliés sur l'ordinaire du monde. Ils ne demandent portant qu'à être écoutés.
Quitte à en prendre et en laisser.
3 commentaires:
La souveraineté est morte. She won't be coming back.
VLB rêve.
En anglais dans le texte ;-) Suis moins pessimiste que toi là dessus la souveraineté, ça va, ça vient. On disait la même chose en 1985, puis il y a eu 1995...
Ces gens de rien, comme dit VLB, ont longtemps voté PLQ avant d'aller du côté du PQ et ensuite de l'ADQ. C'est la même clientèle, la plupart du temps qui défait ou élit un gouvernement. Grosso modo, ce sont nos boomers tendance Elvis Gratton, initiateurs de la génération consommation tous azimuts.
Eux aussi font preuve d'un mépris sans mélange aux dépens des intellectuels. D'ailleurs, au Québec, il suffit de soigner sa grammaire et sa prononciation pour être taxé de la sorte, tellement la grande majorité a peur de sa langue maternelle et se complaît dans un langue joualisée, plus par paresse que par désir d'authenticité.
VLB a ce défaut de cultiver les gens des régions pour sa propre cause. Il faut en prendre et en laisser.
ps: je viens de découvrir votre blogue, aussi vous pouvez me compter parmi vos lecteurs... ;)
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