18 janvier 2006

Un beau hasard

Hier, en revenant de l’épicerie, faisait tellement beau que je fais un croche le long du lac, question de profiter un peu du soleil. Et voilà qu’on me hèle en latin avec un accent français… Yé c’est J-L., un vieil ami pas vu depuis quelques années et dont je m’ennuie parfois. Pas le temps de jaser trop, il est avec sa copine. On se laisse en promettant de se revoir. Je flotte en revenant, heureux d’avoir repris contact par ce curieux hasard. Voilà qu’il vient de me rappeler pour me laisser son téléphone et reprendre contact un peu. On s’invite mutuellement.

***

Fameux personnage que ce gars là. Je l’ai connu il y a bien 20 ans. La première fois que je suis allé chez-lui, il habitait une cabane dans le bois, avec d’autres granos chacun leurs lots sur une grande terre, au pied d’une montagne, dans les Cantons profonds. La vraie utopie mainmisienne, sans eau courante, électricité ou téléphone. Un ami commun m’avait invité et curieux de voir dans la vraie vie ce genre d’humains, suis allé. Prétexte d’un party de fin de semaine du travail.


J’en ai un souvenir vague. Une ballade à chercher des champignons tout nu sous une grosse pluie douce mois de septembre avec ce mec qui les identifiait tous avec leurs noms latins. Toute l’ingéniosité de son installation solaire et l’inconfort d’un tas de compost comme chiotte. Suis allé souvent chez lui par la suite. Comme il voyageait beaucoup, j'y prenais un bain de campagne et soin de son chien.


Ça a d’ailleurs réduit mes ambitions campagnardes, ce retour au primitif. Mais que d’heures à jaser avec ce gars là. Pas de cul rien, juste le plaisir de se jaser. C’est d'ailleurs le seul français que je connaisse qui sache sacrer convenablement. Ce qui est drôle à entendre, car il en tout le vocabulaire, la syntaxe, mais pas l’accent qu'il a vaguement arabe, c'est un fils de pied-noir. Et comme il s’est vraiment donné comme but de vivre coupé du monde cela m’a toujours fasciné. Imaginez ce qu’on en sait des choses à vivre comme ça. J'en ai appris. Lui aussi probablement malgré mes propos d'intello.

Et, on s’est vus moins souvent, j’ai changé de chemins, lui aussi. Il y a cinq ans, je suis retourné chez lui. Bien installé, dans une superbe petite maison qu’il a amoureusement construite, sans électricité autre que solaire, mais avec tout le confort moderne. Et comme à chaque fois qu’on se voit, c’est la fête. Il fait un bon petit vin…

***

J’ai des amis comme ça que je néglige et que je vois trop rarement. Mais on a tant de plaisir à le faire que le temps n’y fait pas grand-chose.

Heureusement.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Oublie pas le 400e de Québec en 2008. Nous aurons de la place sur les Plaines de sieur Abraham! :)

magoua a dit...

En souhaitant passer avant ;-)