4 mars 2007

Blogosphère et ventre mou

D’un ciel blanc tombent quelques flocons blancs sur le sol blanc. C’est la semaine de relâche. Elle a débuté vendredi après-midi dans mon cas, à peine trois étudiants sur trente s’étant pointés à mon cours craignant sans doute la répétition du grand embouteillage de la dernière fois. Et soyons francs, le cégépien est une bête qui souvent n’accorde qu’une importance toute relative à ses cours, préférant travailler pour payer son premier char.

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Semaine électorale assez neutre dans l’ensemble. On sent que Charest perd de sa tranquille assurance, que Dumont joue la prudence. Quant à Boisclair, il mène une bonne campagne qui ne lève pas du tout. Rien de bien substantiel sur le fond, tous semblent conserver leurs énergies pour les deux dernières semaines, ce qui est de bonne guerre, l’électorat est volatil, le débat s’en vient, comme les milliards espérés du fédéral.

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On a vu cette semaine le directeur général des élections se dépatouiler dans le numérique. Évidemment toutes ces technologies n’existaient pas lors de l’adoption de la loi. Décision sage de sa part : agir sur plaintes et demander le retrait lorsque c’est trop partisan. Liberté de parole chez les blogueurs.

Est-ce à dire que la blogosphère québécoise sera un lieu important de débats dans la campagne ? Je ne crois pas. Du moins pas directement. J’ai parfois l’impression – et ce n’est qu’une impression- que les blogues indépendants, n’émanant pas des médias traditionnels, comptent pour peu dans l’opinion québécoise. Il est clair que les médias institutionnels occupent une part importante de la blogosphère relayés qu’ils sont par eux-mêmes. Ainsi, Auger de Cyberpresse est repris le matin à la radio, ce qui n’est jamais le cas d’un blogueur indépendant. Il n’y a pas ici de baronnie française ou de pundits à l’américaine.

Et de toutes façons, me disait un politologue local, la politique c’est l’affaire des 30%-40% de la population que ça intéresse. Tous les autres se font une idée vague par les amis, les discussions, rarement par les médias -traditionnels ou pas. C’est cet électorat indifférent qui est le ventre mou de l’opinion, probablement celui qui s’est parqué chez Dumont en attendant que les choses se passent, que les enjeux se clarifient.

Reste à savoir si elle y restera. J’en ai bien peur par moments.

Ce ventre mou est sensible à la démagogie.

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