2 janvier 2007

Dérives contemporaines

Eh bé. Presque 3000 visiteurs hier alors que j’en ai moins de trente en moyenne. Voilà ce qui se passe quand votre blogue est cité par celui de Patrick Lagacé. Une célébrité instantanée, pour m’être simplement amusé à commenter en direct le Bye bye de RBO sur ici même. Ce qui est ironique c’est que ne l’ai pas vu mais simplement entendu à la radio. Alors merci monsieur Lagacé, on continuera de vous lire. Et bienvenue aux nouveaux lecteurs. Et pour savoir ce qu’est un magoua (je n’en suis pas un vrai) voir ici.

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Je ne suis pas expert en art contemporain, mais j’ai eu la chance il y a longtemps d’avoir un cours de Philosophie de l’Art donné par une chargée de cours extraordinaire, Hedwidge Asselin. Et malgré tout le bavardage propre à ce genre de sport, elle a réussi à me convaincre d’une chose : plutôt que de railler les étranges choses qu’on y trouve ou encore de se fier au snobisme apparent de ce petit milieu, il s’agit de regarder les œuvres et simplement de se faire son propre jugement à partir de ce qu’on voit et ressent.


C’est ce qui m’a amené mardi dernier au Musée d’art contemporain de Montréal. Deux expositions temporaires. Des noms que je ne connais évidemment pas. Rodney Graham a un parcours assez typique de l’art contemporain dominant, performances, multimédia, ironie et questionnement de l’art. L’œuvre qui m’a le plus étonnée est celle-ci.

Rodney Graham, Screen door (Détail) 2003, image numérisée de la revue du Musée.

Oui, ça ressemble à une banale porte de moustiquaire, comme il y en a des millions en Amérique. Pire, c’est une réplique de celle qui était à Graceland, la résidence d’Elvis Presley. Et le comble, c’est qu’elle est faite en argent. Ironique non ? La vraie porte d’aluminium a été vendue probablement plus cher que celle-ci, que le musée a d’ailleurs acheté. Et avant de grimper dans les rideaux en hurlant au gaspillage de nos impôts n’oubliez pas qu’en ce 2 janvier, les 100 dirigeants les mieux payés du Canada on déjà chacun gagné votre salaire annuel.

Mais de cette visite je garde surtout une forte impression des tableaux de Neo Rauch.

Neo Rauch: Gold (2003) Image tirée du site de la Galerie David Zwirner

Ce sont d’immenses toiles (2 m et plus de hauteur) qui déroutent, et cette image n’est pas à la hauteur. On y voit du banal tout d’abord, puis on se rend compte qu’il est déconstruit, sombre, étrange. On finit par en sentir un étrange malaise tout étant fasciné. Pour ma part, c’est rare que je reste planté à regarder une toile plus de cinq minutes et pourtant j’y suis resté très longtemps, me demandant si cet étrange surréalisme n’est pas la réalité de l’époque.

À voir donc, d’ici le 7 janvier.

P.S. Un truc pour voir les expos pas cher : vous devenez ami d’un musée du Québec (MBAM, MAC, MBAQ) et vous entrez moitié prix dans les autres…

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