Suis finalement allé voir Brokeback Mountain mercredi dernier. Rarement film m’aura autant ému. Les mauvaises langues diront que comme je vois un film ou deux par année, c’est normal, mais j’en suis quand même sorti tout chose et le film me hante depuis. On a tout dit sur ce film. Ce n’est pas un film gai, dans tous les sens du terme. C’est l’histoire d’occasions ratées, d’un amour impossible comme Tristan et Iseult sauf qu’il s’agit de deux Tristans. J’ai aimé la sobriété du film, ses silences, son coté ordinaire dans un espace qui ne l’est pas. Il m’a ramené à mes hésitations, à mes refus aussi. À mes silences obligés.
Ce film juge l’Amérique et son puritanisme mais, en ce domaine, elle n’a pas de leçons à recevoir de la moitié de l’humanité. Il y a des Brokeback Mountain, en Chine, en Inde, dans la moitié du monde musulman ou de l’Afrique. Dans le Québec profond des années soixante aussi comme au Wyoming.
C’est aussi une belle observation du monde états-unien. Pauvres et riches dans les mêmes croyances, floues mais présentes. Les uns dans l’arrogance criarde les autres dans la misère silencieuse. D’un coté, le Texas exubérant, riche et sans cœur. De l’autre, le Wyoming comme une Nouvelle-Angleterre perdue dans un décor étranger. L’Amérique des louseurs.
Qui y croient encore.
4 commentaires:
Bienvenue au club. On met du temps en s'en remettre.
Oui mais heureusement ca donne aussi le goût de savourer les jours
Et le "Grand Bleu"? Pour aller au fond de toi..
On verra ca pour le moment je me contente du petit bleu de la piscine de l'uni, au toit rétractable par grands vents.
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