8 juillet 2010

Un voyage en Gaspésie 1

Il fait une chaleur torride sur le Québec, prétexte aux éternels insatisfaits du temps qu'il fait que nous sommes pour râler et oublier qu'on en rêvait au coeur de l'hiver. Pour ma part je m'adapte, me lève tôt pour profiter de la fraicheur du matin qu'on a dans les cantons et faire mon ordinaire. Je vedge ensuite le reste de la journée absorbé que je suis dans le gros pavé de VLB sur Joyce. 

***

De retour à la semaine dernière. On a décollé de Sherbrooke lundi vers 8h sous une pluie battante qui nous accompagnera jusqu'au soir avec plus ou moins d'intensité. Trajet classique par la 55 et la 20 ensuite, Ma collègue n'aime pas la 20, moi non plus. Trop de circulation, un tracé ennuyeux plate. On s'explique mal pourquoi tout le monde se lance sur cette autoroute alors que la 40 qui passe sur la rive Nord du fleuve est plus belle et beaucoup moins fréquentée. Force de l'habitude ? Souvenir qu'elle a déjà été à péage ?

On arrive à Montmagny, arrêt bouffe sur le pouce et ensuite on laisse la 20 pour la bonne vieille 132. C'est un trajet que je ne saurais trop recommander. Si la 20 est moins moche à partir de Québec, on y perd le chapelet des petits villages de la rive du Saint-Laurent dont on longe le grand estuaire.  La pluie et la brume nous privent aujourd'hui de la vue sur l'autre rive mais on le sent. Les battures aussi. 
Les battures à l'Islet-sur-Mer. Derrière la brume et la pluie, les îles du fleuve
 et les premières montagnes de Charlevoix.

Premier arrêt à l'Islet (Prononcez l'ilette, on est dans le Bas du fleuve). L'église est ouverte, on en profite. On en débute la construction en 1768, elle sera ensuite souvent agrandie, décorée, redécorée. J'adore les églises, ce sont presque nos seuls grands monuments et la dominance de la religion autrefois a fait qu les villages rivalisaient entre eux de décorations sculptées sur bois, confiées aux artistes locaux et plus réputés.


La nef de l'église

Retable d'un autel latéral, on est longtemps resté baroques au Québec.

Ce Saint-Jean-Baptiste était autrefois dans une des niches de la façade de l'église. 
Autrefois recouvert de plomb doré, on a voulu le restaurer et en enlevant sa couverture, il s'est fendu en deux. Beau symbole de l'état politique du Québec. 

L'église a une chapelle latérale, cas rare au Québec. Elle a des bancs réversibles qu'on tournait vers la grande nef lors des grands événements. Authentique patentage ingénieux typique du monde du coin. On en verra une version appliquée à la microclimatolgie plus tard.

L'Islet a aussi un Musée maritime considérable que nous n'avons pas eu le temps de visiter. On voit ici un ancien brise-glace fleuron de ses collections.

Et nous avons continué notre chemin sous la pluie battante, serpentant d'un village à l'autre entre les crêts et la rive du fleuve. J'ai fait découvrir à ma collègue le musée François Pilote de La Pocatière. Un bric à brac de trésors anciens ethnographiques, pédagogiques et zoologiques. J'aime ces musées d'histoire locale encombrés de toutes sortes de choses et épargnés de la muséographie contemporaine souvent forte en mise en scène et avare d'objets. On y trouve une des rares tourtes empaillées du Québec. Triste histoire que l'extinction de ce pigeon migrateur autrefois surabondant qui disparaît au début du siècle.

Pas de photos du reste de cette étape passée sous la pluie battante qui nous cachait le beau paysage de ce coin de pays. Nous avons amené la pluie avec nous à Rimouski où nous avons retrouvé dans son antre habituel mon ami le microclimatopithèque qui a eu la gentillesse de défaire ses boites de déménagement pour héberger deux voyageurs pas trop détrempés quand même. 

Prochaine étape: entre la Matapédia et Restigouche.

1 commentaire:

Gérald a dit...

Merci pour le récit, les images et le partage. J'aime beaucoup. Merci encore ! :)