29 mars 2008

Les temps modernes

Il fait soleil, mais le fond de l’air est froid. Le froid sec et bleu de l’hiver avec un petit vent qui balaie toute chaleur qui pourrait s’accumuler. Pourtant, les bancs de neige de la rue fondent un peu, comme s’ils étaient gênés d’être encore là si tard. Celui qui couvre la plate-bande d’en avant a assez reculé pour laisser voir la terre. Et ce matin, au pied de la petite falaise blanche, quelques pointes de crocus.
Ça achève.

***

Et lisez le Foglia d’aujourd’hui. Plongée dans le monde ordinaire et à partir de la mort d’une usine, celle d’une époque où l’Humain restait au dessus des machines. Les rouages des temps modernes qui écraboullaient Charlot sont aujourd’hui des impulsions électroniques qui changent les bilans financiers qui commandent des rationalisations pour le grand bien des actionnaires. Dont nous sommes par toutes les Caisses de Dépôt du Monde.

Les sciences administratives sont la forme la plus dévoyée des sciences humaines.

C’est d’ailleurs pour ça qu’elles sont bêtement administratives.

Et ne tuent que ceux qui y croient.

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Le bel article de Foglia m'a fait penser à mon père. 33 ans de travail à l'usine de Meubles Morigeau. Lorsqu'on l'a mis à la retraite, on a arrêté la shop au grand complet pour lui rendre hommage. En fait, il n'avait raté seulement 3 jours de travail en 33 ans (en comptant la longue période où l'usine fonctionnait 6 jours sur 7). Faut croire par là : qu'élever seuls 9 enfants sans Ritalin n'était pas trop épuisant, que la maladie en ce temps-là n'existait pas encore, que le burn-out n'était pas encore découvert et que de devoir marcher soir et matin plusieurs kilomètres au travers les bois pour se rendre à l'usine n'était pas trop épuisant. Après sa mise à pied, j'ai bien cru l'entendre pleurer la nuit. Je me suis dit que la journée avait du être bien dur.

Cette usine devrait fermer ses portes très bientôt. Encore une histoire de chinois nous dit-on...

Je suis un fils déchu de race surhumaine,
Race de violents, de forts, de hasardeux,
Et j'ai le mal du pays neuf, que je tiens d'eux,
Quand viennent les jours gris que septembre ramène.

Poète, Alfred DesRochers


Côté crocus, avec la neige qu'on a eue, ils devraient se pointer en mi-juillet. À moins qu'ils ne traversent deux mètres de neige... On sait jamais avec ces bibittes-là.

Microclimatopithèque,

Gérald a dit...

Ces histoires de fermeture d'usines pour cause de marché boursier me mettent en colère tout en me faisant constater mon impuissance à y changer quoi que ce soit.
En Beauce, un Québécor a ainsi fermé un lundi matin une usine trentenaire en laissant quelques heures aux ouvriers pour récupérer le contenu de leur casier. Et durant la semaine, l'usine fut vidée.
A tous ceux et toutes celles qui se réjouissent d'avoir des Wal-Mart pas loin de chez eux..

magoua a dit...

@microclimatopithèque: Ouep la vie la vie était dure dans ce temps la mais les survivants se portent bien quand même si je me fie à la progéniture ;-) Pis pour ce qui est de la neige ya une théorie qui circule dans mon coin, parait que l'une emporte l'autre ...

@Gérald c'est pas le légendaire Éclaireur de Beaucevile qui a fermé ?
Au moins rassures-toi je sais pas encore comment me rendre au Wal Mart de Sherby.

Gérald a dit...

@ Magoua

Oui.

http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/10444