7 mars 2006

Souvenances et marche sur les eaux.

C’est donc avec mon vieil ami Daniel qui tient la caméra mieux que moi et qui a pris les photos que je suis retourné marcher sur les eaux du fleuve. Plus précisément sur le pont de glace qui relie la rive sud et les îles de Boucherville.


On est ici à peu près au milieu de ce bras du fleuve. Avec l’hiver assez doux que nous avions eu le pont ne s’est formé qu’au cours des dernières semaines et les grands vents ont soudé les glaçons pour former une surface chaotique que la neige a plus ou moins recouverte. Il restait encore des espaces libres de part et d’autre du pont, mais la glace semblait assez solide pour traverser. Comme sembler n’est pas suffisant pour nous, nous avons fait demi-tour.



On voit ici le village avec les toits de tôle de l’église, du couvent et du gros presbytère qui brillent au soleil. C’est l’archétype des vieux villages du Saint Laurent, un paysage emblématique du Québec. Il a failli être gâché complètement. Dans les années soixante, on prévoyait y prolonger sur la berge du fleuve l’autoroute 132 qui y a hélas été construite partout ailleurs sur la rive sud. Mon défunt père ingénieur qui travaillait pour la municipalité à l’époque s’y est opposé (avec beaucoup d’autres aussi) tant et si bien qu’on en a détourné le tracé. Son argument était imparable : à quoi ça sert de construire des échangeurs dont la moitié ne dessert que des canards ?

Voici la rue Saint-Charles qui était encore la rue commerçante du village quand j’étais jeune. Elle s’est assoupie depuis et les quelques commerces qui y restent ne sont que bons restos ou boutiques d’antiquités et d’artisanat. Depuis on en est à la troisième génération de centres d’achats. Et le plus ironique, c’est que la municipalité veut maintenant reconstruire une rue piétonne villageoise ailleurs, au milieu de cette mer de bungalows chics qu’est devenue ma lointaine banlieue du temps.

Et ça fait 25 ans que je l’ai quittée, après y avoir habité 20 ans. Voilà que je pourrais bien quitter Sherbrooke aussi. Le temps passe, les paysages restent. Mais se transforment.
Les humains suivent le cours du temps.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

La Sorbonne? Yale? Harvard? Laval? Ai ben hâte de voir ton choix! :)

magoua a dit...

La Sorbone: pas question les profs français sont trop snobs et les appart sont hors de prix. Yale et Harvard ne sont pas très forts en géo, les frais de scolarité sont inabordables et je boycotte les USA pour le moment. Quant à Laval, dans mon secteur elle fait dans la production de discours postmoderniste et suis pas mal trop terre à terre pour ce genre de fantaisies. Alors ce sera probablement Trois-Rivières, j'ai déjà un contact favorable et puis il y a possibilité de charges de cours.