19 février 2008

Questions de santé

Je me relève de trois jours d’enfer gastroentéritien dont je vous épargnerai les détails. Si ce n’est que pour vous dire que le virus est méchant cette année. Je reprends tranquillement vie aujourd’hui.

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Pas grand-chose à dire sur le sujet du jour, le rapport Castonguay, mais pour avoir entendu les réactions tellement prévisibles à la radio aujourd’hui il me semble qu’on va se diriger vers un enterrement de première classe. C’est un peu dommage il me semble. Que les lobby de gauche et syndicaux hurlent est tout à fait normal comme sans doute la droite applaudira à l’ouverture au privé. Mais ce n’est pas de la discussion saine.

Je trouve que c’est quand même dommage. Il y avait là une occasion de remettre en cause certaines manières de faire et notamment la lourdeur d’un ministère somme toute technique qui doit composer avec une pression médiatique et politique qui ont le désavantage de ramener toujours au court terme, aux urgences de madame chose plutôt qu’à une vision de la santé. En ce sens, l’idée de dépolitiser le fonctionnement du ministère en le rendant plus proche d’une agence technique ne me semble pas si bête.

Quant aux hurlements sur la gratuité ils me semblent un peu démagogues : les soins de santé ne le sont pas. On les paie par nos impôts. En ce sens, la proposition d’augmenter la taxe de vente pour le financer peut se défendre (et ramène monsieur Charest à sa démagogie des dernières élections). Et l’idée de responsabiliser les utilisateurs du système par un quelconque montant de coassurance ne me semble pas si bête, d’autant qu’on en exempterait les enfants et les plus pauvres pour conserver l'accès. Et tout le monde sait bien que beaucoup abusent du système en se pointant à l’urgence pour des petits bobos. Et j’aime bien l’idée d’un état de compte de notre consommation à associer aux impôts. Cela ferait peut-être réfléchir les trop taxés.

Mais bon, au Québec on aime bien gueuler quand ça va mal et ne rien faire quand vient le temps de changer les choses.

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Deux petites choses à signaler, en passant. Dans mes aventures gastriques le site Passeport santé m’a justement permis d’avoir une bonne information crédible sur les moyens de me soigner. Il suffit de passer outre à leur une un peu trop nouvelâgeuse pour sauter aux infos sur les maladies et soins. Peut-être est-ce là justement ce genre de service qui fait économiser beaucoup en consultations inutiles.

Et à la radio de Radio-Canada belle série de reportages sur l’éducation en Finlande. Zéro taux de décrochage, les meilleures écoles au monde aux classements internationnaux. Pas de bulletins chiffrés au primaire, des apprentissages en collaboration, un encadrement individuel des élèves bref la réforme appliquée depuis 30 ans. Mais aussi des classes de 24 étudiants jusqu’à 16 ans. On rêve…

Mon infirmière de mère disait des fois ne pas comprendre comment on gaspillait tant d’argent en santé (acharnement thérapeutique) alors que ce sont les jeunes qui devraient être la priorité.

Elle n’a pas tort, je pense.

3 commentaires:

Inukshuk a dit...

Faire entrer des assurances privées dans notre système de santé est une mesure un peu trop extrême. Le rapp. Castonguay, me semble-t-il, ouvre la voie à bien des manières de renflouer le réseau, encore faut-il faire le tri dans tout cela.

Pourrait-on seulement commencer par un ticket modérateur comme entrée en matière, quitte à dédommager partiellement les moins nantis par mesures fiscales pour amortir la dépense supplémentaire?

Une mienne connaissance, ancien administrateur dans le fameux réseau, se prononce sur la question dans son blog en date du 19 février.

http://www.comptoirfrancophone.com/php/comptoir/

Gérald a dit...

Les adéquistes se sont empressés d'applaudir les recommandations de ce rapport.
J'arrive d'un pays (Brésil) où l'accès aux soins de santé est à la sauce adéquiste: Que les pauvres crèvent, nous les riches, on s'en paiera.
J'ai eu l'occasion de parler avec plusieurs jeunes brésiliens et brésiliennes qui veulent venir au Canada. Et j'en ai rencontré plusieurs, ici à Québec, qui l'ont fait.
Leur constat est unanime: On bénificie ici d'avantages collectifs qu'ils ne pourraient jamais avoir dans leur pays. Lorsqu'on leur parle de la société proposée par l'ADQ ("au plus fort la poche"), ils demandent toujours si ces derniers ont des chances de prendre le pouvoir.
Eux, la droite, ils ont connu...

magoua a dit...

Merci du lien inukshuk, ça donne presque envie de copier coller le texte ;-) mon frère qui travaille parfois dans ce domaine dit exactement la même chose. Ça a d'ailleurs pris 4 ans au ministre Couillard pour comprendre que les hôpitaux sont des gouffres sans fond et que c'est en première ligne qu'on épargne à long terme. Et merci du lien, ça me fait découvrir un bon blogue itou.

Et tout à fait d'accord avec toi Gérald, d'ailleurs le ti Dumont est pour tout ce qui est privé mais contre tout financement additionnel au système. On comprend pourquoi il pogne et pourquoi il est démagogue. Et le parallèle avec le Brésil fait frissonner. Le pays le plus inégalitaire au monde. Je me trouve des fois bonasse avec l'adéquisme vais me tenir plus sur mes gardes je pense.