La voltige sur l’existence d’une nation au Québec devient hautement divertissante. Rappelons les faits. Désespéré de recueillir des appuis au Québec, l’intellectuel autoproclamé et candidat à la tête du pati liberal federal Ignatief propose de reconnaître éventuellement le Québec comme nation. La chose est entérinée par l’aile québécoise de son parti, sous l’œil méfiant de ses adversaires Bob Rae et de Steph Dion, qui craignent de rouvrir la boîte de pandore constitutionnelle.
Les nationalistes québécois s’en amusent, forcent le débat à Québec et aussi à Ottawa où le Bloc Québécois propose à la chambre des Communes cette motion : «Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation.»
Voilà t’y pas que le bonhomme Harper en remet une couche et propose habilement cette motion : « Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni. », à la grande joie des libéraux et des néo-démocrates. Et voilà que le Bloc amende sa propre motion y ajoutant «actuellement au sein du Canada» lequel est uni, jusqu’à nouvel ordre (ou référendum).
Il faut lire les réactions outrées du National Post, où Coyne agite le spectre belge. On est confus au Globe and Mail (accès payant), heureux à La Presse (entendu ce matin) et défiant au Toronto Star. Je viens d’entendre à la radio le suave Bob Rae déclarer n’avoir rien contre cette motion, à condition qu’elle n’ait aucune portée juridique. Les commentaires sur le site du Toronto Star vont en tout sens, entre la reconnaissance du fait national québécois (langue, culture, etc.) et le classique Let’s ship them all back in France.
Aussi ce blogue, ne reculant devant rien pour ramener la paix dans les foyers y va de sa propre motion : « Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment un schmilblick au sein du Canada. ». Comme on le sait, le schmilblick est quelque chose qu’on ne connait pas, qui ne sert à rien, mais qu’il faut faire avancer.
Comme le Canada ?