Il tombe la vraie première neige d'hiver. Une neige floconneuse, légère et fluide qu'on prend presque plaisir à pelleter. Occasion de revenir à soi.
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Il y a de ces chaînes sur le web qu’on aime bien s’auto-administrer. Grand livrophage, je ne pouvais manquer celle des quinze bouquins qui m’ont marqué. La consigne était 15 bouquins en 15 minutes. Je l’ai fait pour la liste, mais je ne peux m’empêcher d’expliquer en quoi ces livres m’ont marqué. Ça prend un temps que je n’ai pas tellement en fin de session mais ça m’occupera le mois de décembre. En voici les trois premiers:
La Flore Laurentienne de Marie-Victorin.
Je l’ai achetée avec ma première paie de mon premier boulot d’été. C’est un livre technique, un monument de la botanique québécoise qui m’a permis de mettre un nom sur les plantes qui m’entourent. Mais c’est aussi de la littérature par moments. Ainsi, décrivant l’érable rouge Marie-Victorin s’envole :
« À l'automne, les hydrates de carbone dont le tissu chlorophyllien est gorgé, se transforment en anthocyane et colorent brillamment les feuilles de rouge pourpré. Nos bois deviennent alors incomparablement beaux. Les pentes sourceuses des Laurentides et les forêts de la plaine alluviale forment des horizons sanglants où sur le vert profond des résineux s'ajoutent, chevauchent et se fondent les gammes infinies des teintes que le rouge a sur sa palette.»Avouez que ça étonne dans un livre scientifique... Un très beau site en reprend le contenu. Et non, je n’ai pas acheté la nouvelle édition avec les photos couleur, la reclassification des espèces botaniques me déconcerte trop.
La Rage de Louis Hamelin
Quand j’ai acheté ce livre, le titre correspondait à mon état d’esprit. Je venais de vider mon bureau à la radio communautaire, j’étais enragé contre les magouilles des pseudo marketeux qui avaient mis fin à ce qui avait été somme toute une des plus belles périodes de ma vie (et de la radio, leur échec fut lamentable). Je connaissais le livre de réputation, le titre me convenait. J’ouvre la brique. La lit d’une traite, jusqu’aux petites heures du matin. J’avais décroché de la radio.
C’était le livre que j’aurais voulu écrire. Sur le coup, j’ai laissé tomber mes vagues ambitions littéraires pour retourner à mon autre passion, la géographie. J’ai souvent chanté les louanges de Louis ici, l’ai rencontré quelquefois, assez pour savoir que c’est un gentil garçon, très drôle, curieux et allumé. Beaucoup d’autres écrivains ont son talent (salut Mistral !), mais Louis me touche par un sens profond du territoire qui réjouit le cœur du géographe.
Walden de Henry David Thoreau.
Ce doit bien être par un vieux Mainmise que j’ai découvert ce classique de la littérature américaine. Thoreau y raconte une année passée dans une petite cabane au bord de l’étang Walden, quelque part pas loin de son village du Massachusetts. Il y a dans ce livre beaucoup d’une certaine Amérique encore puritaine mais séduite aussi par la sensualité de la nature et de la vie dans les bois.
Je l’amenais toujours ado quand j’allais me balader dans les bois du Mont-Saint Bruno, tout fraichement parc national. Il y avait là un tout petit lac complètement sauvage à peine connu des gens du lieu. C’est en les imitant que j’ai appris les joies de me baigner nu, à me laisser flotter dans la couche tiède de la surface eaux pour éviter les profondeurs froides et aussi rêver en regardant le ciel.
Sachez pour le moment qu'elle se termine par tous les atlas du monde.
Je ne crois que ça surprenne mes amis...
1 commentaire:
Nous attendons la suite ! :)
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