Aujourd'hui, j'ai vu les premières glaces qui descendaient la rivière sous un beau soleil. N'y voyez pas de lien, c'est probablement qu'on a décidé de vider un peu les réservoirs des barrages pour faire place aux grosses pluies qu'on attend demain et mercredi. Du coup les bordures englacées des coins calmes ont décollé. Petite débâcle humaine.
Il a quand même fait froid ces derniers jours la terre est gelée, les poêles à bois chauffent dans mon coin. J'en aime toujours l'odeur parfois -- y-a t'il beau parfum que celui de l'écorce d'une bûche de merisier qui brûle ? C'est chose plus rare aujourd'hui. Les appareils plus performants brûlent des granules et ne semblent laisser sortir qu'une vague odeur de bois sur fond de goudron. Je me demande même si les appareils plus efficaces ne laissent sortir qu'une fumée tiède qui se rabat plus vite au sol plutôt que de se disperser dans les hauteurs. Beau sujet pour mon ami microclimatopithèque.
Bon là dessus mes copies m'appellent.
Il y en a beaucoup.
29 novembre 2010
15 novembre 2010
Un peu des Cyniques
J'ai écouté la première de la série radio consacrée aux Cyniques, bien aimé. Sûr que la réalisation ne casse pas des briques mais c'est efficace et, au fond, on veut entendre les gars, quelques extraits de sketches, que demander de plus ? C'est plain comme une pizza au fromage. Et j'aime la pizza plain.
Faut dire que les Cyniques, c'est un des fondements de ma génération. Ados on écoutait les disques, assez pour les savoir par coeur mais jamais assez pour ne pas les réécouter. Leur humour n'a pas si mal vieilli, sauf peut être pour les thèmes religieux qui ne disent rien aux jeunes et quelques blagues de stéréotypes ethniques qu'on oserait plus faire de nos jour sous peine d'excommunication sociale. Les soutanes disparaissent mais les curés restent...
Peu de traces visuelles sur le web et rien de la célèbre Émission Impossible que j'écoutais religieusement un été de la fin des années soixante. Mais quand même un trésor sur You Tube: le Bye Bye 1971 je me souviens encore de ce sketch, dans le vrai décor du téléjournal du temps, si on peut appeler ça un décor:
Il y a aussi cette blague des deux enfants qui s'étrivent: gnan gnan ton mononc' c'tun bandit ! pis le tien c'tun conseiller municipal!
Plus ça change, plus c'est pareil.
14 novembre 2010
Un peu de tout, encore
Non je ne suis pas disparu dans une faille spatio-temporelle, c'est plutôt le temps qui me fuit. Et moi aussi qui fuit un peu ces piles de copies à corriger. Il a fait tellement beau ces derniers jours... Suis allé faire un tour au marais pas loin de chez-nous et même s'il avait fait beau et chaud, la glace était toujours là.
D'autant plus que l'hiver me fait gagner la vue sur la ville.
C'est toujours ça de pris, mais me reste maintenant à éviter de distraire le procrastinateur invertébré que je suis. Ce que je m'empresse de ne pas faire.
***
Ainsi je pourrais me lancer dans une longue analyse sur la supposée montée de la droite au Québec. Il y la dessus un bon dossier dans Le Devoir. Mais je pense plus comme Foglia. Au fond, le virage à droite est pris depuis longtemps, tous partis confondus. Mais ce qui m'épate c'est de voir à quel point malgré l'échec patent de cette politique de libéralisation, privatisations à tout crin, on en soit encore à souhaiter d'en faire plus.
Aux USA, la déréglementation amorcée sous Reagan, suivie par Clinton et continuée par Bush a mené directement à la crise financière de 2008-2009. Sans compter que les baisses d'impôts irresponsables de Bush et ses déficits guerriers ont lourdement handicapé la simple capacité de l'état américain à faire face à cette crise qui va s'éterniser. Elle risque simplement d'empirer avec les zozos élus au congrès cette année.
Le Canada ne fait guère mieux. Sous prétexte de lutte au déficit, Harper trépigne de continuer à démanteler l'état canadien dont il a diminué les revenus et augmenté les dépenses et engagements militaires. Au Québec, les libéraux (avec ou sans Charest) n'auront probablement pas d'autre choix que de putasser à droite, le champ gauche étant déjà assez occupé. Sans compter que l'insidieuse campagne populiste des médias Québécoristes continuera de polluer les cerveaux et de pousser les politiques vers des baisses d'impôts démagogiques.
Tout n'est pas parfait au Québec. Je constate la lourdeur bureaucratique des institutions où j'enseigne, héritage, certes, de règles syndicales parfois trop contraignantes mais ô combien aussi de politiques de bonne gouvernance. Les facultés d'administration s'escriment à former des gestionnaires patentés, de droite et propre sur eux, qui multiplient les contrôles au nom de l'approche client, de l'allocation optimale des ressources ou de toute autre fadaise tendance aux HEC.
Mais je constate aussi que les garderies pas chères, les congés parentaux, un système scolaire et de santé accessible, ça coûte cher mais c'est apprécié quand on en a besoin. Je note aussi que le taux de chômage est plus bas ici qu'en Ontario ou aux USA, ce qui n'est jamais arrivé depuis qu'on en a des statistiques. Ce n'est pas le paradis. Mais c'est déjà ça.
Et si j'étais Saskatchewannais, je penserais que de privatiser les mines de potasse n'était pas une si bonne idée, en fin de compte.
3 novembre 2010
Dit par un autre
Depuis un temps je cherchais les mots pour l'écrire, plus besoin maintenant:
Et si vous pensez que ça n'arrivera pas au Québec, vous avez la mémoire courte ou vous ne lisez pas le Journal de Montréal.
« On nous rabâche que tous les présidents se font rappeler à l'ordre à ces élections de mi-mandat, sauf qu'ici le rappel à l'ordre pourrait prendre l'allure d'une énorme claque. Mais plus encore que l'ampleur du désaveu, c'est sa nature qui frappe vraiment.Est-ce que je me trompe? C'est M. Obama lui-même que l'Amérique profonde s'acharne à détester, bien plus que ses timides réformes. Et dans M. Obama, ce n'est pas le Noir que l'Amérique profonde déteste. C'est l'intello.Bien sûr la crise, bien sûr le chômage. Mais surtout l'intello. Cette façon de gouverner. Cette idée tout intellectuelle de lareprésentation dans la gouvernance. Pas la représentation au sens théâtral. Au sens de médiation. Au sens d'une démocratie gouvernée. Par opposition à une démocratie directe, en prise directe avec le peuple, qui vocifère sa souveraineté toutes les cinq minutes à travers des Glenn Beck, des Sarah Palin.M. Obama n'est pas un président populiste, pas le président du gros bon sens. M. Obama va se faire planter aujourd'hui par ressentiment populaire.Et nous sommes quelques millions de petits Judas, ce matin, à renier Obama, à rire avec les autres de ce prince des nuées que ses ailes de géant empêchent de marcher... Nous sommes des millions, à gauche, de totale mauvaise foi, à grossir cette marée noire. Pas celle de BP; celle de Palin, Beck, Michele Bachmann, Dick Armey, Jim Demint, ce goudron, cette merde noire qui déferle sur l'Amérique et jusqu'à la mairie de Toronto. »
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