8 décembre 2008

Petit bilan électoral

Il fait moins 21 ce matin d’élections, ce qui n’est pas catastrophique puisque je suis à 2 minutes à pied du bureau de vote. Que dire de cette malheureuse élection qui s’est noyée dans le cirque politique fédéral ? Les enjeux n’étaient certes pas très élevés : la tempête économique qui débute force à naviguer à vue et l’incertitude à venir va brouiller les projets des partis.

Disons que le retour vers le centre des libéraux et le bourassisme qu’on a imposé à Charest lui a réussi. Il a mené une campagne terne, sans doute, mais efficace. Du côté du PQ si Pauline Marois a bien fait si elle n’a pas soulevé l’enthousiasme. Et soyons francs, à part la question nationale les deux partis de gouvernement on des projets qui se ressemblent, à part peut-être la touche un peu plus étatiste du PQ.

Tout le piment de cette élection tient dans le niveau de déconfiture de l’ADQ. Il sera sûrement suffisant pour permettre au PQ de reprendre ses positions traditionnelles dans les Laurentides, Lanaudière, les couronnes Nord et Sud de Montréal et au centre du Québec. Au total, probablement une quinzaine de gains possibles. Quelques gains aussi des libéraux aux dépends de l’ADQ dans les comtés plus conservateurs (Shefford, Huntingdon, Iberville ?) La Mauricie sera plus disputée; libéraux et péquistes vont probablement récupérer chacun quelques dépouilles l’ADQ.

Cette élection va se jouer dans deux régions : Québec et Chaudière-Appalaches. Le degré de résistance du vote adéquiste y fera la différence entre une gouvernement libéral majoritaire ou minoritaire ou même péquiste minoritaire (rêvons un peu). J’ai l’impression qu’on y sous-estime la résistance de l’adéquisme. Je l’ai souvent dit, cette mouvance autonomiste molle conservatrice voire même réactionnaire correspond à une strate de l’électorat qui ne se reconnaît pas dans les deux partis de gouvernement que sont le PQ et les libéraux. A ce titre, le maintien des conservateurs dans cette région du Québec me laisse entrevoir celui de l’ADQ surtout dans les banlieues nord et sud de Québec ainsi qu’en Beauce et dans Lotbinière. Or, c’est précisément là où les libéraux aimeraient gagner pour s’assurer une majorité. A surveiller donc.

Ailleurs, dans les régions plus péquistes du Saguenay, Bas-Saint-Laurent , Gaspésie et Abitibi, je n’exclus pas deux ou trois gains libéraux mais probablement pas de vague. Les îles de Montréal et Laval me semblent figées sauf dans les rares circonscriptions habituellement disputées comme Crémazie.

Attendez vous à ce qu’on n’élise Jean Charest dans Sherbrooke qu’une fois la dernière boîte de scrutin vidée. Et enfin, dans mon comté de Saint-François, je souhaite que mon candidat péquiste Raymond Hébert l’emporte sur la ministre Gagnon-Tremblay. Elle pourra continuer à se momifier tranquillement chez elle.

A ce soir peut-être, et allez voter !

2 commentaires:

Inukshuk a dit...

Ce que je retiens de cette élection, c'est que Charest, étant incapable de travaillé en collaboration avec le PQ et l'ADQ, a demandé une majorité aux Québécois. Du coup, Charest ne montrait aucun respect envers le verdict des dernières élections d'il y a à peine un an et demi.

Secondo, Charest a voulu avoir la peau de Dumont et il l'a eu. Dumont n'a pas su faire une opposition efficace et imaginative. Son grand problème est qu'il n'a pas su s'entourer d'hommes forts (son caucus est d'une nullité assez manifeste) et qu'il n'a pas su concocter un véritable programme en fonction de son désir autonomiste.

Autrement dit, Dumont est un animal politique sans cause. Il a pris la bonne décision de quitter ses fonctions.

Oui, Charest a décidé de faire profil bas à la manière de Bourassa, sous l'influence directe du rain maker John Parisella.

En résumé, le Québécois est un être effrayé qui a besoin d'être réassuré.

Voilà pourquoi nous resterons une colonie jusqu'à la fin des temps.

Salutations, cher magoua!

magoua a dit...

Entièrement d'accord avec ton analyse et avec ta conclusion (hélas!)