25 octobre 2006

Playtime

Il fait un temps d’automne exemplaire. Gris, humide et frais. Cela me porte à me replonger dans le ménage, le lisage et même le visionnage de films.

À ce propos, même si je ne vois que peu de films, je suis en train de développer un culte pour Tati et notamment son Playtime que je me suis repassé encore hier. Sans dialogue ou presque voilà un film qui en dit plus sur la condition moderne que les œuvres bavardes de Denys Arcand, que j’aime bien pourtant. C’est que Tati montre plus qu’il ne raconte. Il me fait penser aux tableaux de Brughel, ces paysages où l’œil trouve toujours des choses nouvelles à voir dans un coin. D’où le plaisir à revoir encore et encore certaines scènes. Et le personnage est vraiment attachant comme en témoigne cette entrevue aux (très riches) archives de Radio Canada.

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Lire l’histoire de la province de Québec de Rumilly est toujours divertissant. Aux tomes 8 et 9, on en est à la guerre des Boers (1899-1902). On y commence une vieille tradition : le Canada Anglais veut s’engager dans cette guerre impériale, le Canada Français ne veut rien savoir. Laurier fafine et aide sans aider officiellement. Aujourd’hui, la puissance impériale n’est plus la même mais les opinions n’ont pas tellement changé.

23 octobre 2006

Une photo du magoua

Que reste-t-il de nos amours ?
Que reste-t-il de ces beaux jours ?

Une photo, vieille photo
De ma jeunesse

- Charkes Trenet

Un soir, je suis tombé sur l’histoire de l’Association Étudiante du Collège Édouard Montpetit. Je m’y suis trouvé à la deuxième moitié des années 1970, de belles années de ma vie, où j'ai obtenu une sorte de DEC en Cégépologie qui a d'ailleurs nui aux débuts de ma carrière universitaire. Je suis content de constater que les organismes que nous avons établis dans le temps sont toujours là. Leurs problèmes aussi. Mais que de beaux souvenirs. Et le vertige d’être devenu objet d’histoire Qui fait viellir. Un peu.

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Aussi donc moment historique dans ce blogue, une première photo du magoua.

Et même un jeu : dans cette tablée d’assemblée générale où est le magoua ?

Avantage à ceux qui me connaissent depuis au moins vingt ans.

C’est mon âge sur la photo.

20 octobre 2006

Lectures

Il fait une pluie drue et un vent terrible. On signale de la neige un peut partout autour mais pas ici; on ne serait pas surpris que le tapis d’hermine frappe d’ici demain. Journée donc à rester encabanné et à lire.

Repris la savoureuse Histoire de la province de Québec de Robert Rumilly, longtemps bloquée faute de tome 8. On est en 1897, Laurier sauvera t’il le droit aux écoles catholico-françaises du Manitoba ? On attendra 90 ans pour régler la question. Et il ne me reste que 33 tomes à lire. Prolixe, le Rumilly.

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Lu la semaine dernière Sexe et dépendances de Stephen McCauley. Livre agréable, profondément superficiel comme l’époque (post 11 septembre) ainsi que le milieu gai et immobilier de Boston. Il y a une ironie chez ce gars qui ressemble à celle de Duteurtre, c’est léger, bien écrit, facile à lire (recette de créative writing?) mais s'y prend à réfléchir quand même un peu.

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Entamé aussi l’Humain isolé, apport de Louis Hamelin dans la série Écrire (aux Trois Pistoles de VLB). Ça promet : «Écrire et se rappeler sont une seule et même chose. Les mots sont une arme. Gardez votre coup de poing américain au fond de votre poche pour le jour où vous en aurez besoin. ». À savourer lentement, le livre est bref.

16 octobre 2006

Un peu de science

J'ai toujours aimé cette revue scientifique. Elle attribue d'ailleurs les IgNobel et celui qui a remporté le prix de littérature me semble particulièrement intéressant.
(Via Phersu)

8 octobre 2006

Discrimination

Étant en visite à Montréal, j’ai vu hier (trois semaines après tout le monde) la rediffusion d’un reportage d’Enjeux sur la discrimination. Le principe est simple : une enseignante de troisième année du primaire divise arbitrairement sa classe en grands et petits et accorde sciemment des privilèges à un des sous groupes. Étonnant de voir à quel point les enfants se prêtent au jeu et en remettent même. Les enfants sont touchants, la prof aussi. Ça fait également comprendre comment il est facile de faire des petits nazis ou tout autre genre d’extrémistes en désinformant les gens. On en vient même à se demander ce genre de manipulation ne vient pas expliquer les étranges comportements des gens de Québec qui suivent aveuglément les propos bêtes de leurs héros à la Arthur ou Filion.
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Mais tout de même, me semble qu’il y avait plus de disciplines dans nos classes du primaire, et sans enlever au mérite de l’enseignante, il me souvient d’avoir lu dans un texte d’Hannah Arendt que l’autorité du maître permet de contrer la tyrannie du groupe d’enfants laissés à eux-mêmes. C’est un texte que j’ai longtemps fait lire à mes futurs profs, histoire de les désintoxiquer du charabia pédagogique dominant.

Document à voir et revoir bien archivé sur le site de Radio Can.

2 octobre 2006

Pendant que tussilage....

Pendant que ma tisane de tussilage macère, question d’éloigner la classique bronchite de fumeur consécutive au rhume. Peu de choses à dire sinon du quotidien. Fait du bien de faire de la bouffe avec la coloc, ça améliore l’ordinaire. Heureux que le Québec permette au Capitaine et à son Lapin de se marier. Et bien des marches de géographie urbaine avec les étudiants. Inégales d’un groupe à l’autre. Mais toujours agréables; quoi de plus utile que de montrer la ville, ses briques, le pouvoir qu'elles disent et peut être simplement apprendre à regarder le monde.

Un incident quand même. Quand j’expliquais les dimensions sociales des villes et la ségrégation de plus en plus grande qu’on y constate avec le repli des classes moyennes vers les banlieues, voilà que passe une dame qui ramasse les canettes vides. Ce sont des choses qu’on aime pas voir. Mais qui aident à faire passer un discours sur la fonction égalisatrice des écoles.

Utile à de futurs profs.