Non je ne pense pas me mettre en grève comme mes étudiants le sont depuis deux ou trois semaines selon les établissements. Juste que j'ai l'esprit ailleurs qu'à écrire ici. Peut être parce que j'ai deux cours à monter et que le blogue qui en accompagne un me prend beaucoup plus de temps que prévu. La prochaine fois, je ferai comme tout le monde et je demanderai une réduction de tâche pour cause d'innovation pédagogique/utilisation de nouvelles technos. L'administration en raffole.
Je gère aussi à temps partiel un ti chat que j'ai en garde partagée avec mon locataire. La minoune est jeune et a au moins deux noms pour mon locataire, elle est Cyprine et pour ma part, je la vois en Galopine vu sa propension à courir partout. La voici découvrant la première neige de ce bref hiver.
Parce qu'on est déjà rendus au temps des sucres et mon ami climatopithèque a eu la bonne idée d'entailler l'érable du jardin. Première goutte le 7 mars si je me souviens bien. On a trouvé le chalumeau à la coop agricole des Lennoxville.
Manquaient les chaudières. Mais en bons chaouins, on sait improviser un vaisseau quelconque.Voici le locataire et le microclimatopithèque dans leur élément. Moi, je supervise.
Et voilà le travail! C'est sûr que des pots yogourt et des assiettes à tartes ne sont pas tout à fait pittoresques mais ça fera pour cette année.
Malheureusement la saison est déjà terminée, on aura peut-être ramassé 10 litres d'eau d'érable en deux semaines, de quoi faire 250 ml de sirop, si nous ne l'avions pas simplement bue au fur et à mesure. C'est que cette sève un excellent dépuratif printanier. Et c'est vrai que ça accélère le débit intestinal disons. Reste à trouver de vraies chaudières d'ici l'an prochain.
Parce qu'il faut bien dire que le coup de chaleur exceptionnel de la semaine dernière a déjà fait éclore les bourgeons. Avouons que la semaine avait quelque chose d'irréel. Imaginez cinq jours dans les 23-25 degrés, au gros soleil, si tôt en mars on se serait presque plaint de la chaleur. Le phénomène a été à ce point exceptionnel que le centre américain de données climatiques de la NOAA a du fermer temporairement son sit, incapable de traiter tant de records établis simultanéments. Pour tout savoir Jeff Master de Weather Underground a pondu d'excellentes analyses là dessus. Voilà du temps qui ne reviendra pas.
Autre événement exceptionnel dont la météo a été complice, la très belle manif étudiante du 22 mars, j'ai eu la flemme d'y aller, ayant déjà donné quelques années de cégep à la cause. Le locataire, qui y était, a remonté le cortège et a été impressionné. Les images que j'ai vu partout m'ont fait rergetter ma paresse; il y avait là une sorte de gros happening qui fera mémoire pour cette génération dont on a dit pourtant tant de mal. Elle a au moins le sens du spectaculaire.
Sur le fond, je ne suis pas sûr qu'un gel permanent des frais de scolarité soit une bonne chose, mais à voir la lourdeur des administrations universitaires je ne suis pas sûr non plus qu'une augmentation des frais serait utilisée à bon escient. Disons qu'en 30 ans à regarder l'université, j'ai vu la superficie des bureaux augmenter bien plus vite que le nombre d'étudiants ou de classes.
Si notre premier ministre était raisonnable, peut-être devrait-il laisser du lest, diminuer et étaler l'augmentation. Je suis sûr qu'une augmentation modérée, disons 75$ par an, aurait l'appui de la majorité des cégépiens et des universitaires. Il y a mille autres avenues possibles.
Encore faut-il savoir négocier. Et être autre chose qu'un vendeur de Plan Nord.
3 commentaires:
C'était une manif extra-ordinaire, comme dans dans "hors de". Vraiment.
On se reprend, à nos âges, à croire au pouvoir des idées, des idéaux. Ça baume les rides.
"Laisse les manifs à Venise"...
et régale toi de sirop d'érable!
Pour ta chatte, je l'appellerais plus Fumigène, ou La poudrée; à cause de son look enfariné.
Je vais te «prêter» mes véritables siaux à sirop (peut-être aurais-je un jour, sinon un terrain, deux ou trois érables).
Pour la colonne de force du 22 mars, je crois qu'il y a un ras-le-bol généralisé mais qu'il n'y a que les étudiants qui peuvent se permettre d'être là à manifester car de toute façon leur dette est en construction tandis que les autres qui travaillent et ne peuvent être là, c'est juste parce qu'ils sont complètement captifs à rembourser des prêts étudiants qui coûtent plus cher qu'un gros down-payment sur une grosse maison qu'ils auront peut-être à la retraite qu'ils n'auront jamais eut le temps ni les moyens de préparer entre leurs quatre ou cinq vies de couples et leur cv de cinquante-deux jobs.
À leur place, je serais là (et toi aussi).
À +
P.S.: tu me dois 20$
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