Je n'aime pas tellement Pauline (il n'y que des prénoms au PQ cette saison) mais je dois dire qu'elle s'en est bien tiré, minouchant suavement son programme et jouant la déterminée quand venait le temps de donner quelques baffes (méritées) à notre poodle national qui japillait trop. Juste assez compatissante avec Mario pour ne pas effaroucher sa base électorale, avec ce ton doucereux et ferme d'une travailleuse sociale intervenante. Dumont a été égal à lui même. Démagogue à clips, il a su garder son monopole du gros bons sens et esquiver les conséquences de ce qui lui tient lieu de programme.
Sur le fond, Charest a fait une bonne imitation de la tradition bourassiste chère aux libéraux. Prospérité économique et lénification générale des esprits, tout ira très bien. Pauline, qui partage en gros le même programme, à la souveraineté près, a su marquer cette différence sans trop s'alourdir. Quant à l'ADQ, on cherche encore la substance sous les slogans.
Le cas de l'éducation est patent. Marois et Charest s'entendent pour diminuer la taille des classes ce qui, sans être la panacée qu'on croit, aidera au moins les profs à mieux encadrer les cas lourds de plus en plus nombreux dans les classes. Les deux savent que la réforme pourra être utile à faire face à des élèves trop souvent passifs, zombifiés par la télé, les ordis ou le joint de pot occasionnel. Mario rêve quant à lui d'un high school américain du Kansas des années 1950 et oublie qu'on y trouve parfois maintenant des détecteurs d'armes aux entrées. Ce qui est possible à Rivière-du-Loup ne l'est pas nécessairement dans Côte-des-Neiges ou Montréal-Nord.
Au total, Charest a un peu perdu parce que le jupon de son arrogance du premier mandat dépassait trop souvent, ce qui va lui nuire. Pauline Marois a gagné sûrement en stature: si elle a réussi à moins m'énerver que d'habitude peut être saura-t'elle également ramener les brebis dispersées de son troupeau. Mario Dumont a joué les cordes sensibles de son électorat créditiste et conservateur, là aussi il sauvera quelques meubles ce qui, dans le camp adéquiste, décrit bien son équipe.
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En ouvrant le compte rendu du sondage de La Presse tôt ce matin sur Cyberpresse on lit (lisait?) ceci :
Trente-huit pour cent des répondants qualifient la performance de la chef péquiste d'«excellente» ou «très bonne». C'est huit points de pourcentage de moins que le chef libéral Jean Charest, qui récolte 30% d'appuis très positifs.On manque de calculatrices, rue Saint-Jacques.
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En quête de live blogging suis allé lire Patrick Lagacé et Michèle Ouellet dans Cyberpresse. Entre leurs commentaires sur les sujets on y débat surtout esthétique, entre Botox et perruque.Édifiant.
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Toujours chez Gesca: match nul, Mario gagne, Charest convainc, pas Marois. Leur propre sondage les contredit, mais une seule chose compte.
L'actionnaire est content.
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3 commentaires:
Ahahaha j'avais aussi remarqué cette erreur de 8% de moins... j'ai relu la phrase 2 fois pour finalement réaliser qu'ils avaient fait une erreur. Passons...
Pour ce qui est de mon vote, j'essaie (sans succès pour le moment) de recevoir mon bulletin de vote mais Fedex est trop incompétent pour me le livrer comme il faut chez moi...j'avais dit que je serais à la maison entre 9h et 11h et ils ne sont jamais passés. Au moins j'aurai essayé; c'était plus simple de voter de l'étranger pour le fédéral! Envoi du bulletin de vote par courrier normal...
Bonne chance pour ton vote et tu me permettras de saluer ton sérieux là dessus. `Ca rassure d'autant qu'à force d'enseigner, on se rend compte que le prétendu individualisme des jeunes est un mensonge de médias qui ont des pubs à vendre. ;-)
En fait je trouve l'exercice démocratique très important. J'ai même imprimé les demandes de vote de l'étranger pour 2 collègues qui sont avec moi afin qu'ils les complètent. Ils ont réussi à voter alors que dans mon cas je ne pourrai pas (mon logement est difficilement accessible par Fedex et il n'y a pas de sonnette...).
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