Dans le Devoir d’aujourd’hui, il répond en quelque sorte à la polémique qu’il a soulevé en prédisant le risque de voir la culture québécoise disparaître d’ici trois générations. Son argumentaire est démographique. Là-dessus le constat est vrai. Voici par exemple les plus récents scénarios de projection de population de l’institut de statistique du Québec
À plus long terme, aucun démographe ne se risque, quoi qu’il me semble avoir déjà vu une population de 5 millions à l’horizon 2071. Évidemment, une projection démographique est ce qu’elle est. J’ai lu trop d’articles des années 1930 projetant à peine 35 millions d’habitants à la France de 1980 (contre 57) ou encore des scénarios de population des années 1960 qui mettaient Montréal à 5 ou 6 millions en 2000.
Reste que les prévisions démographiques à long terme sont inquiétantes. Plus encore pour les régions éloignées. En 2031, la Gaspésie sera un hospice de vieillards. Godbout plaide la cause des mesures natalistes, on en a rarement vu d’efficaces et le sujet est tabou depuis longtemps, lobby féministe oblige. Parlons plutôt de réconciliation travail/famille.
Là où Godbout frappe bien c’est dans la joute multiculturelle. Inévitablement l’immigration compense pour les enfants qu’on a pas fait. À trop vouloir respecter les différences sous prétexte de multiculturalisme, on en arrive à rendre impossible toute intégration. Et on sait bien que le politique multiculturelle canadienne n’a qu’un but celui de banaliser la différence québécoise en la noyant dans le pluriculturalisme.
Cette intégration passe par l’histoire, par la scolarisation et aussi par l’emploi. Soyons francs, le Québec a encore bien chose à faire de ce coté.
À commencer par exister par lui-même.
2 commentaires:
Est-ce que la politique multiculturelle canadienne a un si grand effet sur le territoire du Québec? Je peux comprendre que Toronto ou Vancouver soient plus touchées par la politique multiculturelle (attraction d'immigrés majoritairement anglophones) mais à ce que je sache, c'est le gouvernement du Québec qui est responsable de l'immigration (au Qc) et qui par conséquent va favoriser l'immigration de gens francophones qui vont pouvoir s'intégrer à la société (comme les Français par exemple).
Je suis tout à fait d'accord que le Québec doit exister par lui-même avant toute chose, mais est-ce qu'on connaît bien notre culture et qui nous sommes vraiment? Comment perpétuer ce que nous sommes si on ne sait pas trop comment se définir? Notre culture doit rayonner, oui, mais il faut s'y intéresser nous même si on veut que d'autres s'y intéressent. Je pense que le cinéma, nos émissions télé et la musique ont déjà fait de bons progrès mais côté littérature, c'est loin d'être gagné! Je pense être le seul dans ma famille (élargie) qui s'intéresse à la littérature québécoise, bien que je ne lise pas tant que ça de romans de chez nous... ça en dit long à mon avis.
Salut Jonas,
En fait, l'immigration reste une responsabilité partagée, mais tu as raison de dire que le Québec a du choix. Tout le problème vient de la question de citoyenneté: il y aura toujours une équivoque canado québécoise en ce domaine.
Tu as bien raison de déplorer le manque d'intérêt des québécois pour leur propre culture. Je pense qu'il y a des lacunes dans l'éducation en ce domaine et pour enseigner à de futurs profs, mettons que la partie est encore loin d'être gagnée. À chaque fois que je mets les pieds au Musée des Beaux-Arts de Montréal je suis toujours surpris de voir que la plupart des groupes scolaires sont anglophones, on a beaucoup de travail à faire encore. Je fais ma petite part dans mes cours ;-)
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