Il faut croire que je n'ai pas grand chose à dire, des idées de textes : une ode au fromage en grain, un compte-rendu d'un livre sur la relation du Québec à son grand voisin du Sud... Mais rien qui presse. La session a pris son rythme de croisière, les corrections s'accumulent qui réclament le peu de discipline que je possède.
Les cours sont agréables, j'ai de bons groupes. Un cas inédit: un étudiant tétraplégique à la suite d'un accident d'auto qui suit mon cours tout simplement pour se cultiver. Peut être pour se prouver que même s'il n'est plus qu'une tête sur un corps figé, il est encore vivant. Son corps est inerte dans sa chaise roulante, une machine le fait respirer. Je lui ai fait passer son examen oralement, il ne demandait rien mais son courage m'impressionne. Bel exemple à donner à mes cégépiens pas toujours motivés...
Le hasard des rencontres d'anciens étudiants m'a donné le plus beau salaire d'un prof, savoir qu'on a compté, que telle excursion a ouvert les yeux sur son milieu... Voir qu'un autre étudiant qui a lâché le cégep est en hôtellerie qu'il veut devenir sommelier, qu'il va partir découvrir les scotch et les vins en Europe. Pourquoi pas ? La passion fait souvent apprendre plus que l'école.
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Il a fait 11 hier sous un soleil radieux. Aujourd'hui c'était un vent glacial. Ici l'hiver a une mort d'opéra, ça n'en finit plus. Une première brèche quand même, un soleil plus fort qui ouvre son agonie. Et tiens, une chanson d'hiver pour souligner la chose. Je ne suis pas un grand fan de Claude Dubois qui se caricature en vieilissant. Il a fait de bonnes chansons mais il en est une qui pour moi est à part des autres. Elle est magique.
Souhaitons que le Labrador ne s'attarde pas trop dans notre Sud cet hiver.