Quoi de pire qu’un radoub de blogue pour vous ramener la lancinante question fermerais-je ou pas ? Les gens qui me connaissent savent à quel point je n’aime pas terminer les choses. Il y a de la procrastination dans tout ça sans doute, mais aussi que le geste de mettre un point final me semble une mort, l’arrêt de quelque chose qui peut encore évoluer.
Si j’écris peu, c'est évidemment que depuis les cinq ans que je tiens blogue, l’aspect dire ce que j’ai à dire s’émousse. On me répondra que l’actualité bouge beaucoup et je dirai qu'elle radote énormément aussi. L’état des finances publiques du Québec est préoccupant. Grosse nouvelle. Il l’était aussi sous Bouchard, sous Bourassa sous Lévesque et Bourassa encore avant !. Duplessis a perdu ses élections là dessus en 1939 comme Mercier cinquante ans plus tôt. Laissons les comptables trafiquer les chiffres.
J’avais souri en lisant (dans Raisons communes ?) Fernand Dumont constater que jamais le Québec n’a eu autant d’administrateurs patentés ni tant de problèmes d’administration. Il ne croyait pas si bien dire. La crise économique actuelle en est le parfait exemple. La cupidité des gestionnaires de tout acabit nous a précipités dans une profonde crise. C’était une cupidité utile quand elle a fait augmenter la valeur des fonds de pension mais répréhensible quand ils ont baissé Alors on trafique une reprise pour remonter la performance.
Cette crise va durer longtemps. Comme on dit au Café Américain : «The banks must be restrained, the financial system reformed, and the economy brought back into balance, before there can be any sustained recovery.» Pensez-vous que ça va se passer ? Je l’espère, mais je suis un homme naïf.
Tout le problème de cette crise c’est qu’elle ajoute au chaos ambiant. Celui de l’information inutile et instantanée, des meutes médiatiques trop occupées à se battre pour le même os sans voir d’où il vient. Le verraient-elles qu’il y aurait un banquier glamour pour distraire l’attention. Ou un Facebook. Ou un blogue.
Non, si j’écris peu sur ce blogue c’est tout simplement que je cause aussi à cinq classes par semaine.
J’essaie de les distraire des distractions.