Je n'écris plus tellement sur ce blogue. Je suis occupé ailleurs. Notamment à refaire des planifs de cours tout en donnant un d'été. Normalement la session d'hiver serait terminée, et je n'aurais que ça à faire. Mais voilà, la session est prolongée au cégep, celle de l'université est quelque part dans le brouillard, entre les injonctions et les grèves qui se poursuivent.
Ce conflit étudiant aurait pu se régler honorablement fin mars. Je suis persuadé que les AG auraient avalé une augmentation moindre des frais de scolarité. Quelque chose qui aurait ressemblé à ce qui s'est négocié début mai. Mais voilà, le gouvernement n'a rien fait à ce moment.
De deux choses l'une: ou bien on a laissé volontairement pourrir la situation, ce qui est un calcul politique d'un cynisme rarement atteint. Grôtesque. Ou bien encore ce gouvernement a simplement mal géré le conflit en ne voulant pas négocier dès le départ. Une incompétence à laisser l'opinion pantoite.
Et voilà qu'on sort la matraque d'une loi spéciale. Qui ne règlera rien. Dans mon cégep, on est retourné en classe. Autant le syndicat des profs que l'administration et même l'asso étudiante coupent les coins ronds, on veut tous finir une session correcte, quitte à contourner les virgules de conventions collectives ou règlements administratifs qui font obstacle. Et la rentrée se passe bien. Même que tous les profs sont surpris de la maturité et du sérieux qu'ont pris nos jeunes après ces semaines de grève.
Mais voilà que non content d'avoir méticuleusement saboté les quelques moments d'apaisement dans ce conflit, la mafia Charest en ajoute une couche. Au moment d'écrire ceci, on ne sait pas le contenu de la loi spéciale qui va s'appliquer. J'anticipe une énième replanif de cours, des horaires encore plus incertains, un bordel administratif carabiné. Ces sans-génies au pouvoir ne voient pas les problèmes de locaux, de personnel, de contorsions pédagogiques, de surtâches et de coûts associés à leurs lubies anti-associations étudiantes.
C'est faire peu de cas tout ceux et celles qui quotidiennement essaient de se battre contre l'ignorance et la bêtise de cette droite qui ne voit dans le système d'éducation qu'un repaire d'enfants gâtés. Lisez sur tous les journaux, les blogues, les commentaires de ces apôtres des Martineau et consorts. Comptez les fautes des anti-grèves. Vous aurez une bonne idée de ce pourquoi ils n'aiment pas les étudiants et l'éducation en général.
Et voilà précisément ceux à qui les libéraux veulent donner un os.
M. Charest est le premier premier ministre à égaler les trois mandats consécutifs de Maurice Duplessis. Celui là même qui avait fait du Québec le champion de la sous-scolarisation en Amérique du Nord. Duplessis disait que l'éducation, c'est comme la boésson, y'en a qui portent pas ça. Il aimait bien les lois matraques aussi. On se souvient aussi comment les entrepreneurs en construction finançaient ses somptueuses campagnes électorales.
J'ai toujours eu un fond d'estime pour M. Charest que j'ai souvent croisé il y a 25 ans. On était pas du même bord, mais bon, la politique crée des adversaires, me disait-il, pas des ennemis.
C'est bien dommage, monsieur Charest, mais votre mépris pour mes étudiants, surtout les plus éveillés paraît trop. Votre loi, votre impéritie envers cette mision fondamentale qu'est le fonctionnement normal des institutions d'éducation qu'on ne peut régir à coup d'injonctions ou de lois trahit ce que vous êtes au fond.
Un petit opportuniste aussi médiocre que ceux qui vous protègent sont puissants.
Je vous déteste maintenant.
Addendum après lecture de la loi. Tu es pire que je pensais, petit Pinochet. Je te vomis, toi et ta bande.