Lettre ouverte à ma ministre
Bonjour madame la ministre et Line.
Je n’ose pas trop être familier. Vous êtes ma patronne et tu es mon ancienne collègue. Il y a vingt ans j’étais DG de CFLX et vous étiez directrice de CIBL. Je suis devenu chargé de cours à l'uni et prof précaire au cégep de Sherbrooke, vous ministre de l'éducation (des loisirs et des sports aussi, ô ironie). Il y a 20 ans, je me me souviens qu’il y avait un atelier sur la gestion de conflits dans un congrès de l’ARCQ, l’asso des radios communautaires du Québec. Si mes souvenirs sont bons, vous\tu n’y étais pas. C’aurait été utile. On nous expliquait qu’en cas de conflit il faut toujours maintenir des canaux de communication entre les parties.
Je constate que ce n’est pas le cas dans le cas des frais de scolarité. Même mon voisin de droite qui est pour la hausse ne comprend pas pourquoi depuis six ou sept semaines il n’y a pas eu dialogue. Ce serait la moindre des choses. Du gros bon sens, comme tout ce qu’on apprend des administrateurs patentés. Mais peut-être qu’entourée de conseillers en communications comme vous l’êtes on vous perd en savants jeux.
On a tort. Depuis le début de ce conflit, il me semble qu’un deal est possible. Juste proposer moins d’augmentation et demander aux AG de se prononcer, si vous n’aimez pas leurs représentants. Ce n’est pas élégant, mais ce serait déjà ça. Il semble que vous préférez les recours judiciaires. Sauf tout le respect que je dois au judiciaire, n’est ce pas là donner un mauvais exemple ? Le problème n’est pas juridique, il est politique. Utiliser ce détour, c’est précisément souligner à grands traits comment cette institution peut être détournée par quiconque a les moyens de se payer un avocat, sans égard à la légitimité de sa cause.
Madame Beauchamp, votre problème est politique. Et tout prof bien constitué vous remerciera longtemps d’avoir réussi à réveiller quelques consciences à l’utilité de ce monde trop souvent discrédité. Par contre, votre entêtement risque précisément de nuire à ce qui est, sauf erreur, une mission de l’enseignement secondaire: créer de bons citoyens qui croient encore au politique. C’est une chose importante dont, dans le temps, le député alors fédéral et conservateur de Sherbrooke m’a a longuement parlé en entrevue.
En ce sens, écouter vos étudiants c’est simplement ne pas trahir ce à quoi sert votre ministère.
Ne pas le faire vous disqualifie de votre fonction.
Point.
Un magoua (Qui s’ennuie de ses étudiants)