31 décembre 2009

Meilleure année

Quand j'étais petit, les adultes se souhaitaient de la santé, je ne comprenais pas trop pourquoi. Maintenant oui. À en faire des résolutions. Alors que résoudre est plus simple.

Je vous en souhaite autant et aussi le plaisir de voir tous les jours renaitre le monde, même s'il n'est pas beau tout le temps.


Malgré tout, les années rendent moins con.
Let's hope it a good one.

Pour vous tous et vos connaissances.

24 décembre 2009

un peu de souhaits

Mon autobus part bientôt, n'ai je guère le temps que de souhaiter à mes lecteurs et lectrices un joyeux temps des fêtes, des amis et de la famille autour et l'espérance de jours meilleurs.

Plein de grandes et petites joies !

19 décembre 2009

Un peu de Thiéfaine

L'autre soir, j'ai veillé avec ce vieil ami maintenant locataire que j'ai connu du temps où je faisais de la radio communautaire. Et dans les chansons aléatoires de l'ordi passe Droïde Song d'Hubert Félix Thiéfaine. Mon invité capote d'entendre une toune oubliée. Il faut dire qu'à cette époque bénie de ce merveilleux boulot, Thiéfaine était un de mes chanteurs culte. La radio l'avait même produit à Sherbrooke lors de sa première tournée au Québec. Four monumental, 80 personnes dans la salle de 350 places. Mais quand même deux fois plus qu'à Québec, CKRL battu ;-) Deux ou trois ans plus tard, je l'ai revu au Spectrum avec une salle pleine de français extatiques et j'ai mieux compris le phénomène.

C'est que Thiéfaine (HFT pour les fans) est ce genre de chanteur peu médiatisé qui a rencontré son public. Trop noir pour la télé et les mass media , il fait une belle carrière comme beaucoup d'autres. (Pourquoi ? SVP répondre plus bas en 12 lignes, sous forme de texte argumentatif) Depuis ma période radio, je me suis pas mal éloigné de la chanson, me contentant de suivre de loin, à travers la radio communautaire fédérale. Je connais peu ses nouvelles choses, il n'est toujours pas diffusé ici, HFT. Et mettons que j'avais fini par me dire que c'était un trip noir du post ado que j'étais peut-être à l'époque.

Mais voilà que j'ai plein de copies à corriger, donc du temps à perdre avant de donner un rush. Et me suis amusé à le réécouter. Le web est merveilleux et permet de faire plein de choses. par exemple, un video a postériori de cette très belle chanson de Thiéfaine, il y a même une dissertation là dessus. qui mérite un A.



Et si je ne suis pas prof de cinéma, télé ou whatever, je donnerais une bonne note à cet individu.



Tout ça pour dire, non Thiéfaine c'est quand même loin d'être mauvais, d'autant plus qu'on s'est amusé à le réinventer.

Il est d'ailleurs bizarre chez Ruquier qui l'a invité. J'ai regardé ce video et me suis souvenu d'une impression que j'avais gardé de la télé française il y a 20 ans, grippé que j'étais en séjour forcé et heureux chez Gégé de Reims ( Où que tu soit merci encore !) : finalement, à part quelques très grandes émissions, la télé française c'est TVA avec plus de moyens. Et Ruquier, c'est vraiment nul. On entend tout le monde, sauf l'invité. Quouique dans l'impertinence bon enfant, on voit que cet homme a beaucoup appris de Julie Snyder.

Encore faut-il qu'il se marisse.

15 décembre 2009

Salaire de prof

J'oublie souvent de bien terminer mes cours. Pas cet après-midi. Avant l'examen, je me suis permis un petit discours pour dire à mes étudiants les bases du métier: aimer sa matière, aimer les étudiants. Rester curieux du monde, savoir devenir autodidacte. Savoir qu'on a jamais les élèves qu'on aimerait avoir, mais que ce n'est pas grave. Que ce qui est important c'est de les faire avancer. De les rendre meilleurs, en souhaitant que ça ait été le cas.

Ils m'ont applaudi. Je les ai touchés et eux aussi.
Un calin que je cherchais peut-être ?

Qu'importe !

Ils m'ont bien payé.

12 décembre 2009

Un prix Nobel téléspectateur: Maurice Allais

Depuis cet automne, je suis retombé dans un de mes vieux vices, la lecture hebdomadaire du Canard Enchaîné. J’ai toujours aimé cet hebdo à la mise en page inchangée ou presque depuis sa fondation en 1915. Et je me régale des turpitudes des politiques français d’autant plus que le décalage de l’Atlantique fait qu’il deviennent pour moi des personnages surréels d’un théâtre qui m’est étranger. Et en même temps, quoi de plus français que le Canard, râleur, grande gueule et ironique.


***

Je dois au Canard de cette semaine de signaler cette lettre ouverte aux Français que signe leur seul prix Nobel d’économique dans le numéro papier de cette semaine de l’hebdo Marianne. À 97 ans, Maurice Allais a toute la verve de son homonyme Alphonse pour remettre à leur place certains dogmes économiques qui sont la cause de la crise des derniers mois voire des dernières années. Il faudrait tout citer ce texte que reprend Étienne Chouard sur son blogue.


Sur les causes immédiates de la crise, Allais rejoint les constats de Krugman, Steiglitz et tant d’autres: la déréglementation aveugle des marchés financiers aux mains de banquiers et financiers avides d’argent pour leurs actionnaires amène trop de spéculation et fragilise le système monétaire international. Par ailleurs, le libre échange mondialisé détruit les emplois des pays à haut salaires et délocalise la production vers les pays pauvres. Toutes choses que Allais constatait et analysait... en 1998. * Et il constate que les changements annoncés au G20 ne seront que cosmétiques.


La conclusion de sa lettre ouverte de ce mois de décembre mérite que je la repique intégralement:


«Les commentateurs économiques que je vois s'exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l'actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n'avaient pas annoncé l'arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d'entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n'étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j'annonçais, et j'écrivais, il y a plus de dix ans, qu'une crise majeure accompagnée d'un chômage incontrôlé allait bientôt se produire, je fais partie de ceux qui n'ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu'ils ont été dépossédés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j'ai fait transmettre à certaines émissions économiques auxquelles j'assistais en téléspectateur le message que j'étais disposé à venir parler de ce que sont progressivement devenues les banques actuelles, le rôle véritablement dangereux des traders, et pourquoi certaines vérités ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même négative, n'est venue d'aucune chaîne de télévision et ce durant des années.


Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France : certains experts y sont autorisés et d'autres, interdits. Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente peut donc se résumer de la manière suivante : je suis un téléspectateur. Un prix Nobel... téléspectateur, Je me retrouve face à ce qu'affirment les spécialistes régulièrement invités, quant à eux, sur les plateaux de télévision, tels que certains universitaires ou des analystes financiers qui garantissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu'il faut faire. Alors qu'en réalité ils ne comprennent rien. Leur situation rejoint celle que j'avais constatée lorsque je m'étais rendu en 1933 aux États-Unis, avec l'objectif d'étudier la crise qui y sévissait, son chômage et ses sans-abri : il y régnait une incompréhension intellectuelle totale. Aujourd'hui également, ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d'autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.


Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l'intelligence, par le fait d'intérêts particuliers souvent liés à l'argent. Des intérêts qui souhaitent que l'ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu'il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d'un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu'il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale.


Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu'aux sphères de la politique.

Deuxième question : qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu'un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?

Dernière question : pourquoi les causes de la crise telles qu'elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe d'une profonde incompréhension de la réalité économique ? S'agit-il seulement de leur part d'ignorance ? C'est possible pour un certain nombre d'entre eux, mais pas pour tous. Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs. •


Maurice Allais.


Dans un domaine où je suis beaucoup plus expert, je vous dirais que ce jugement s’applique tout aussi bien aux crises environnementales de notre temps.


Copenhague ou pas.


* On trouvera une bon résumé de l'analyse et des solutions à la crise que proposait Maurice Allais en 1998 sur le site d'Étienne Chouard, (document pdf)



8 décembre 2009

De tout, un peu

Des choses se pointent. Aujourd'hui J'ai mis mon manteau et mes bottes d'hiver. Mon forum météo amateur semi-pro AAA est sur le gros nerf, jaugeant la grosse bête de neige qui vient à grands coups de NAM de GEM de GFS quand ce n'est pas ECMWS ou UKMET. La météo est un sport pire que le hockey. Mais la première tempête c'est toujours quelque chose qu'on attend. Et j'aime m'imaginer que les tourbillons de la neige sont des modèles mathématiques illusoires et portant fascinants.

Il faut juste que je n'oublie pas d'entrer le boyau d'arrosage au prochain redoux.

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J'aime bien Jean-François Lisée. C'est un touche à tout brillant, fin causeur mais rigoureux, chose rare chez les médiatiques. Une tête chercheuse Il alimente maintenant un blogue chez le roi de la salle d'attente mais fort bon magazine qu'est l'Actualité. Que Rogers lâche lousse une plume souverainiste en son sein montre que le Canada commence à comprendre les choses de la vie. Je lui dois aussi d'avoir découvert le Mauvais Oeil.

Les RBO de demain seront sur le web ou ne seront pas.

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Un peu de musique, maintenant. Quinze ans après tout le monde. je découvre cette toune, Dehors Novembre des Colocs. Le mois a été si beau cette année que je n'ai pas osé vous la proposer. Beau grand et sombre. Ici filmé en mars.

L'autoroute est le novembre perpétuel du monde.



Heureusement mars revient, en mal ou en bien.



Ici c'est en bien: Elis Regina et Tom Jobim, Aguas de Março