22 juin 2009

Prairies urbaines

Un soir d'errances sur le web, suis tombé sur un article qui parlait de la ville de Flint au Michigan, ex grand centre de construction automobile, qui veut carrément bulldozer certains quartiers à l'abandon pour les remettre en forêts ou prairies. Le Daily telegraph reprend d'ailleurs l'info. C'est un phénomène qui touche beaucoup d'autres villes de la rust belt américaine. Ces prairies urbaines sont dans le fond l'aboutissement du déclin d'un quartier progressivement délaissé par ses habitants qui partent en banlieue, ce qui le rend pas cher, éventuellement criminalisé, encore plus déserté, pour finalement être détruit par vandalisme et en partie rasé par la ville.

Cela donne des lieux étranges avec des densités plus faibles que les villages, même s'il sont souvent à deux pas des centre-villes. J'ai passé une soirée cet hiver à en explorer virtuellement (merci Street view de Google maps) à Flint,à Cleveland. Dans le genre, ceux de Détroit sont exemplaires:


Agrandir le plan

On a un certain malaise à voir ces lieux devenus presque bucoliques, probablement peu fréquentables, ultimes plaies d'une grave maladie urbaine. Cela me rappelait une lecture de l'Histoire du paysage français où Jean-Robert Pitte parle de ces villes de l'empire romain à son déclin devenues trop grandes et indéfendables qui se sont rapetissées en construisant des remparts à même les monuments du temps de leur apogée.

Les barbares venaient d'ailleurs.
Ce n'est plus le cas maintenant.

Mais toujours les riches gardent leurs villas.

19 juin 2009

vacances

Je suis officiellement en vacances aujourd'hui. Disons que depuis le début juin ça c'était calmé, mais reste qu'entre les activités pédagogiques, le cours aux adultes, les réunions et la planification de la prochaine session, l'esprit était encore pas mal au boulot. Ne me reste que la planification fine des cours de la prochaine session que je ferai au cours des prochaines semaines. Et si je ne me plains pas de mes conditions de travail, sachez que les deux mois de vacances d'un enseignant ne sont pas volées. Un bon prof ne peut simplement pas oublier son travail quand il arrive à la maison. Les piles de copies le lui rappellent.

Que faire des ces deux mois ? à court terme beaucoup de jardinage, j'ai deux plates bandes à refaire et replanter (oui Carole tu auras des photos!), le muret éboulé s'est transformé en rocaille à grand déploiement et j'ai modifié complètement une autre héritée des proprios précédents. Geste territorial, à haute portée symbolique.

Il y a aussi de la peinture en masse, de la redécoration encore là pour m'approprier cette maison toujours encore un peu étrangère. Ça fait maintenant deux ans que j'y suis et disons qu'elle m'a porté chance, je n'ai jamais eu autant de boulot. Heureusement d'ailleurs, ça coûte les rénos.

Je ne me fais pas trop de projets cet été sinon que de passer du temps à Québec et peut-être dans le Bas du fleuve et en Gaspésie si mes amis là-bas ont quelque paillasse disponible. Petits voyages d'ailleurs bien débutés cet été avec la découverte avec les collègues profs de la région de Thetford Mines. Étrange ville mangée par les terrils et les mines d'amiante qui l'ont fait exister longtemps. La campagne autour est sans doute l'une des plus belles du Québec. sans doute parce que épargnée par le tourisme et l'abus de résidences secondaires.

Et comme cadeau de fin de session : un ultraportable (netbook) qui me permet de vous écrire en direct du jardin, où les lilas tardifs achèvent de fleurir. J'ai résolu aussi de lire la Recherche du temps perdu. Suis rendu à la page 57. Il ne m'en reste que 2387.

Ne vous étonnez pas si mes phrases s'allongent.