7 septembre 2007

Le petit inquisiteur

Richard Martineau est probablement un des emblèmes les plus parfaits de la médiocrité médiatique contemporaine. Baveux, inculte et se prenant pour un justicier. Il sévit au Journal de Montréal où il symbolise assez bien le virage populiste trash que prend le navire amiral de Quebecor média.

Voilà que le justicier s’en prend à l’intégrité intellectuelle de Charles Taylor sous prétexte qu’il aurait reçu une subvention d’un groupe religieux de droite. Pis après. Grassement payé qu’il est par Quebecor ou par nos taxes, quand il sévit à Télé Québec, monsieur Martineau ne sait pas que s’il y a un secteur de la recherche universitaire où les financements sont rares, c’est bien la philosophie, alors on prend ce qui passe.

J’ai peu lu Taylor, mais disons qu’au plan de l’envergure intellectuelle et de la nuance dans le discours, les écrits de Martineau ressemblent plus à des borborygmes de cloporte à l’agonie qu’à un discours raisonnable de philosophe. Je le lisais aujourd’hui dans le journal de Montréal et voilà qu’il faudrait que M. Taylor lui rende des comptes. Mais notre Martineau est magnanime (et je cite son blogue) : «Contrairement à ce que certaines personnes ont écrit, je n'exige PAS la démission (ou le renvoie) de monsieur Taylor... » (4 septembre 2007)

La qualité de la phrase est exemplaire. On y voit une faute grossière et un abus de trois points ou de majuscules, signes en général d’un manque de maturité stylistique.

On en a hâte qu’il achève sa puberté.

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Il faut lire à ce sujet les observations de Pierre Nepveu dans Le Devoir d’aujourd’hui. Tous ces procès mal intentionnés sentent mauvais. Ils avivent encore le malaise du Québec face à ses intellectuels, alors qu’on leur demande précisément de réfléchir pour le bien de la communauté. Je souhaite que la commission Bouchard –Taylor en arrive à des conclusions intéressantes et utiles.


Ne serait-ce que pour limiter le fond de commerce de ces coquerelles chroniqueuses.