21 avril 2007

Printemps

Pas besoin de le dire. Le genre de journée où on sort l’ordi. Puis, il y a des démangeaisons. On commence par balayer le patio. Ensuite, le râteau, les cisailles et on remplit un bac de tiges feuilles laissés par l’automne et l’hiver. Et je me rends compte que c’est le dernier printemps dans ce jardin.

Je suis content de partir. En jardinant, je pense aux plantes à déménager. En faisant le ménage, à tout ce dont je dois me débarrasser, Je pense aussi à ce que je ferai, dans la nouvelle maison, le coin bureau, les fleurs et arbustes à planter. Il y a des choses qui changent.

Et pour le mieux.

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Mais pas trop le temps d’écrire entre les hypothèques, le notaire, les phynances et les piles de copies à corriger. Départ prévu : première semaine de juin.

J'ai hâte

17 avril 2007

Concert

Tôt ce matin, le ciel est à peine bleu, j’ouvre la porte et j’entends le premier concert d’oiseaux de l’année.

Ça fait du bien.

7 avril 2007

Post-histoire

Le gazon ne pointe plus sous la neige. Il en est tombé au moins un pied jeudi, il a fait moins sept ce matin. Joyeuses Pâques. On s’alarme du réchauffement climatique, mais j’en prendrais un peu aujourd’hui.

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Entre deux piles de copies je m’évade dans Festivus festivus, une série d’entretiens de Philippe Muray. J’aime beaucoup cet homme joyeusement enragé de voir son époque sombrer dans la post-histoire. Il prend à rebours bien des poncifs du temps, féminisme, revendications de gauche bien pensante et regarde le naufrage de ce qui nous reste de culture dans le grand tout mondial.

En le lisant, je me demande si son propos très français ne s’appliquerait pas au Québec. Sa tête de turc préférée, le bobo parisien est en tout cas proche cousin du platoïque montréalais. Comme lui il mange bio, consomme moins de culture qu’il en a l’air. Aime l’ordre écolo, le vélo, les patins à roues alignées (rollers). Sa réaction à la présence de Le Pen au deuxième tour des présidentielles de 2002 n’est pas non plus très loin de celle des insulaires montréalais à la poussée adéquiste.

Je crains d’ailleurs que le magma informe de cette pensée toujours dans l’immédiat, qui bouge pour bouger ne soit une clef pour comprendre les comportements électoraux des deux cotés de l’Atlantique. En ce sens, l’ADQ comme Québec solidaire ou les Verts représentent précisément un changement pour changer, sans plus. Sans conséquences non plus parce que sur le fond le nombril est plus important que tout le reste.

Le monde devient ainsi un décor interchangeable, momifié qu’il convient d’aseptiser surtout pour en éliminer le sens, la profondeur historique. En conséquence, les lieux n’ont plus tellement d’importance. La campagne est une terre de randonnée en VTT ou à pied, selon les chapelles. Les villes deviennent des représentations touristiques, avec leurs rues rénovées en néo-vieux, pour faire plus vrai.

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Cette semaine, on a démoli une église inutile coin King-Jacques Cartier. On y construira un centre médical et une pharmacie.

La post-histoire est en marche.

3 avril 2007

Tristes temps

Temps gris humide. On commence à voir le gazon percer au jardin Au moins la neige disparaît. Plus vite que les piles de copies. Et ce soir, je sens un virus qui attaque, ce moment où la fièvre monte, les lèvres s’assèchent. Deux cours à donner demain. Un examen à préparer. Une excursion vendredi. Montréal en fin de semaine. Un cas de gousse d’ail préventive.

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Scène dans l’autobus ce matin. Un enfant (3 ans ?) babille. Et tout heureux pointe un doigt vers une annonce où il n'y avait qu'un gros M doré. Tout heureux il s’exclame : Macdonalll

Tristes temps où on apprend à nommer le monde par ses logos.

2 avril 2007

Transport gratuit (bis)

Il y a trois ans, l'université de Sherbrooke a offert le transport en commun gratuit à ses étudiants. Un bon succès si j'en juge par l'achalandage. Voilà que le cégep s'y met aussi. Pas tout à fait gratuit, puisque ça implique une cotisation obligatoire de 50$ par session par étudiant, mais l'idée est là. C'est soumis actuellement à un référendum interne. Si j'en juge par le forum de l'intranet du collège, les gens sont assez favorables même si les étudiants de l'extérieur du réseau local ne voient pas l'idée de payer pour une service qu'ils n'utilisent pas. Le cégep leur a répliqué en leur offrant le stationnement gratuit s'ils font du covoiturage.

Belle idée et comme en plus le plan d'urbanisme de la ville est contesté parce qu'il propose de poursuivre la construction d'un power center* le long de l'autoroute, si ça continue Sherbrooke ne sera plus une ville de chars.

Ne manquerait plus que l'école de ski nautique Jean Perrault du maire éponyme cesse de faire tourner ses gros hors bords au centre de la ville.

Mais là je rêve.

* Un power center est un amas planifié(!) de magasins grandes surfaces en périphérie d'une ville. Un magoua ou un chaouin ne se tient pas là.