23 novembre 2006

Le Québec est un schmilblick

La voltige sur l’existence d’une nation au Québec devient hautement divertissante. Rappelons les faits. Désespéré de recueillir des appuis au Québec, l’intellectuel autoproclamé et candidat à la tête du pati liberal federal Ignatief propose de reconnaître éventuellement le Québec comme nation. La chose est entérinée par l’aile québécoise de son parti, sous l’œil méfiant de ses adversaires Bob Rae et de Steph Dion, qui craignent de rouvrir la boîte de pandore constitutionnelle.

Les nationalistes québécois s’en amusent, forcent le débat à Québec et aussi à Ottawa où le Bloc Québécois propose à la chambre des Communes cette motion : «Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation.»

Voilà t’y pas que le bonhomme Harper en remet une couche et propose habilement cette motion : « Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni. », à la grande joie des libéraux et des néo-démocrates. Et voilà que le Bloc amende sa propre motion y ajoutant «actuellement au sein du Canada» lequel est uni, jusqu’à nouvel ordre (ou référendum).

Il faut lire les réactions outrées du National Post, où Coyne agite le spectre belge. On est confus au Globe and Mail (accès payant), heureux à La Presse (entendu ce matin) et défiant au Toronto Star. Je viens d’entendre à la radio le suave Bob Rae déclarer n’avoir rien contre cette motion, à condition qu’elle n’ait aucune portée juridique. Les commentaires sur le site du Toronto Star vont en tout sens, entre la reconnaissance du fait national québécois (langue, culture, etc.) et le classique Let’s ship them all back in France.

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Aussi ce blogue, ne reculant devant rien pour ramener la paix dans les foyers y va de sa propre motion : « Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment un schmilblick au sein du Canada. ». Comme on le sait, le schmilblick est quelque chose qu’on ne connait pas, qui ne sert à rien, mais qu’il faut faire avancer.

Comme le Canada ?

18 novembre 2006

Le paysage ? Connais pas.

Semaine assez chamboulée mais heureuse, qui se termine sur le doux temps d’hier, 18 degrés le matin, ça fait toujours plaisir, même si on sait que ça ne durera pas. Ce matin, retour en novembre mais, au moins, il ne pleut pas et on voit même le soleil entre les nuages.

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Parmi les choses que je n’ai pas eu le temps de relever, il y cette déclaration de Paul-Louis Martin, au Devoir à l’occasion de son prix Gérard-Morrisset : «On n'enseigne pas aux jeunes à voir le paysage, à apprécier ses grandes lignes de force et son esthétisme, contrairement à ce qui se fait en France, par exemple, où une loi oblige les enseignants à consacrer 10 % de leur temps à sortir les enfants et leur faire découvrir les monuments, les vieux quartiers. Ils vont sur le terrain. On est encore loin de ça au Québec.»

Touché. Dans mon propre domaine, la géographie, le terrain est essentiel pour comprendre, voir et sentir les choses. Pourtant, depuis quelques années, tous les départements universitaires, à des degrés divers, se replient vers la géomatique ou le traitement d’images satellitaires. C’est utile pour l’emploi mais on en vient à voir le monde comme une somme de données à traiter. En géo humaine, on se noie dans les logorrhées postmodernistes ou dans les traitements statistiques toujours plus sophistiqués. Il n’y a que les praticiens de la géographie physique à sortir, en attendant les robots échantillonneurs.

Au secondaire, c’est pire. Le nouveau programme, en plus de réduire le temps consacré à la géographie, en a éliminé la composante milieu naturel (refilée aux sciences) pour traiter d’enjeux territoriaux, de conscience citoyenne planétaire (compétences 2-3). Deux énoncés intéressants mais qui cèdent à mode des buzzwords contemporains. La compétence 1 «lire l’organisation d’un territoire» fait appel aux documents, aux sentiments, aux constructions humaines et néglige évidemment le milieu physique ou biologique qui, comme on le sait, n’est pour rien dans l’aspect d’un paysage.

L’autre problème au secondaire, c’est évidemment la lourdeur bureaucratique. Sortir une classe demande des autorisations, des ruptures d’horaires, des frais, des réquisitions. Contrôler une classe de 32 jeunes souvent mal élevés et lâchés lousses dehors est difficile. Pourtant l’écologie des mauvaises herbes est fascinante. L’interprétation du bungalow ou des duplex montréalais réserve plein de surprises. Sans compter les sorties patrimoniales qu’on ne fait plus, on préfère les glissades d’eau. Ou un match de hockey comme certains de mes étudiants cette semaine.


Tout cela est désolant. Je dois pourtant à Paul-Louis Martin un peu de ma vocation de géographe. J’avais dévoré son petit guide culturel de Rivière-du Loup et son portage que je rêve d’adapter à l’Estrie un jour. J’y ai appris à regarder le monde, à le questionner, à en être curieux, ce qui me permet de l’aimer toujours plus. Mais c’est dépassé tout ça, le virtuel est plus simple.

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Après ça, on se demande pourquoi nos jeunes sont mélangés. Il ne savent ni d’où ils viennent ni où ils sont.

15 novembre 2006

Une bonne nouvelle

Pas écrit depuis quelques temps, mais pour cause de bonne nouvelle: un nouveau cours à préparer pour cet hiver. Inattendu et jouissif, ça stabilise les phynances à l’horizon du printemps, d’autant plus que ce cours pourrait être récurrent à chaque année. Ne m’en manque qu’un seul de plus et je deviens fonctionnaire de la précarité. Mais un cours à préparer, c’est du boulot.

Et en plus me suis débarrassé des restants de ma bronchite de fumeur en utilisant le truc d’un bon ami grano : une gousse d’ail croquée par jour. Ça éloigne le docteur, et bien du monde aussi ;-)

Et pour le moment, Schoenberg et l’OSM en direct

4 novembre 2006

Questionnaire d'époque

Il y a toujours des questionnaires qui circulent sur le web. Utile quand on est pas trop inspiré...

1- Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne

… ont ainsi produit toute une gamme de systèmes agraires, fondamentalement différents…

(extrait de l’Histoire des agricultures du monde de Mazoyer et Roudart, un classique et génial bouquin)

2- Sans vérifier, quelle heure est-il ?
14h 15

3- Vérifiez
14h 35 –comme le temps passe

4- Que portez-vous ?
Fidèle chandail de laine, vieux jeans

5- Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?
Internet, le blogue de Jonas, ce qui m’a donné l’idée de me l’auto-administrer

6- Quel bruit entendez-vous à part celui de l’ordinateur ?
Ce n’est pas du bruit, quoique le mix de Gigi L’amoroso et d’une polonaise de Chopin sur ce CD que je me suis fait est vraiment étrange

7- Quand êtes-vous sorti la dernière fois, qu’avez-vous fait ?
Suis allé m’acheter le Devoir du samedi et des cigarettes (le dernier paquet?) au dépanneur ; et si sortir c’est dans un bar, alors la traditionnelle bière du jeudi aux Beaux Dimanches.

8- Avez-vous rêvé cette nuit ?
Sûrement mais je ne me souviens jamais de mes rêves, sauf en cas de grippe.

9- Quand avez-vous ri la dernière fois ?
Jeudi au traditionnel tournoi de calembours et de jeux de mots du 5 à 7. J’ai scoré quelques points ;-)

10- Qu’y a t-il sur les murs de la pièce où vous êtes ?
Quelques toiles d’amis en général, des reproductions d'autres toiles et sans doute quelques toiles d’araignées, je viens de rentrer mes plantes.

11- Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?
Les œuvres complètes d’Élisée Reclus et la paix de mes créanciers divers.

12- Quel est le dernier film que vous ayez vu ?
Playtime de Tati (Voir plus bas)

13- Avez-vous vu quelque chose d’étrange aujourd’hui ?
Rien sinon les quelques flocons qui commencent à tomber depuis que j’ai commencé ce questionnaire

14- Que pensez-vous de ce questionnaire ?
Intéressant, ça fera toujours un truc de plus dans le blogue.

15- Dites-nous quelque chose de vous que nous ne savons pas encore
Tant à dire… et c'est bien comme ça

16- Quel serait le prénom de votre enfant si c’était une fille ?
Impossibilité biologique

17- Quel serait le prénom de votre enfant si c’était un garçon ?
Ditto

18- Avez-vous déjà pensé à vivre à l’étranger ?
Pas vraiment, à moins d’une charge cours… c’est l’étranger Trois-Rivières ?

19- Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis ?
Qu’il n’existe pas.

20- Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique, que changeriez-vous ?
Plus de compassion, en général.

21- Aimez-vous danser ?
Pantoute, sauf sur Marcia Baila des Rita Mitsouko

22- Georges Bush ?
Crétin en chef

23- Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?
M’en rappelle plus, ça fait quasiment un mois

24- Quelles sont les 4 personnes qui doivent prendre le relais sur leur blog ?
Qui le veut bien.

3 novembre 2006

Deux découvertes

Il ne faut pas se le cacher, l’hiver arrive. Quelques flocons ce matin et ce soir la lune est de ce bleu froid de janvier. Je rentre d’une course au dépanneur et j’ai regretté de ne pas avoir mis mon manteau d’hiver.

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Semaine assez occupée à préparer et à migrer mon cours vers Power point. J'ai enfin trouvé un logiciel pour un bordélique comme moi. Picasa n’est pas une grande nouveauté, mais fait très bien ce que je veux faire : trouver mes photos ou scans rapidement dans l’ordi. Et en plus il y a un petit module de retouche d’images qui fait précisément ce dont j’ai besoin : redresser des scans croches en trois secondes, rogner ou découper des images et les copier directement sur une diapo. Pas plus, mais ca suffit pour moi qui se perd dans Photoshop ou Gimp. Son seul défaut : il trouve tellement vite toutes les images d’un ordi qu’on se demande si son parent Google n’est pas si désintéressé de nous l’offrir gratos.

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Deuxième découverte, via Sale bête, The Library Thing. Un site vraiment génial de gestion de bibliothèque personnelle. Depuis un an que je songeais à faire l’inventaire de mes 1500 (ou 2000?) livres, j’étais tout simplement découragé par l’ampleur et l’ennui mortel d’entrer toutes ces informations. Or ce site permet tout simplement de copier d’un clic les données de certaines bibliothèques (Library of Congress et U de Montréal, entre autres) ou encore celles d’Amazon.com dans un catalogue personnel. On ajoute des mots-clefs (tags) et ouala !

Il y a également un aspect communautaire intéressant : la plupart des utilisateurs laissent leurs bibliothèques ouvertes à tous, on peut bouquiner chez les autres, écornifler un peu et même copier les fiches de livres communs, ce qui allège encore la saisie des données Il y a aussi toute la panoplie des groupes de discussions et autres. On sent derrière ça une très petite équipe qui aime simplement les livres. Gratuit pour les 200 bouquins et moins, 10$ par an ou 25$ à vie pour les autres, j’achète !

C’est devenu rare un abonnement à vie…