23 septembre 2006

Brave Godbout

J’ai toujours aimé Jacques Godbout. Il est un des rares québécois à parler le français standard comme sa langue maternelle. J’aime le cinéaste qui est capable de faire autant IXE 13 que de copieux documentaires sur l’américanité. Et si je suis loin d’avoir tout vu ses films ou lu ses livres il m’est toujours apparu comme un honnête homme qui pose de bonnes questions.

Dans le Devoir d’aujourd’hui, il répond en quelque sorte à la polémique qu’il a soulevé en prédisant le risque de voir la culture québécoise disparaître d’ici trois générations. Son argumentaire est démographique. Là-dessus le constat est vrai. Voici par exemple les plus récents scénarios de projection de population de l’institut de statistique du Québec


À plus long terme, aucun démographe ne se risque, quoi qu’il me semble avoir déjà vu une population de 5 millions à l’horizon 2071. Évidemment, une projection démographique est ce qu’elle est. J’ai lu trop d’articles des années 1930 projetant à peine 35 millions d’habitants à la France de 1980 (contre 57) ou encore des scénarios de population des années 1960 qui mettaient Montréal à 5 ou 6 millions en 2000.

Reste que les prévisions démographiques à long terme sont inquiétantes. Plus encore pour les régions éloignées. En 2031, la Gaspésie sera un hospice de vieillards. Godbout plaide la cause des mesures natalistes, on en a rarement vu d’efficaces et le sujet est tabou depuis longtemps, lobby féministe oblige. Parlons plutôt de réconciliation travail/famille.

Là où Godbout frappe bien c’est dans la joute multiculturelle. Inévitablement l’immigration compense pour les enfants qu’on a pas fait. À trop vouloir respecter les différences sous prétexte de multiculturalisme, on en arrive à rendre impossible toute intégration. Et on sait bien que le politique multiculturelle canadienne n’a qu’un but celui de banaliser la différence québécoise en la noyant dans le pluriculturalisme.

Cette intégration passe par l’histoire, par la scolarisation et aussi par l’emploi. Soyons francs, le Québec a encore bien chose à faire de ce coté.

À commencer par exister par lui-même.

22 septembre 2006

Petite fatigue

Beaucoup de boulot par les temps qui courent. La refonte de mon cours me bouffe beaucoup de temps en scannage et power point subséquents. J’ai aussi entamé ma série d’excursions étudiantes hier. Trois heures et demie de marche dans les côtes de Sherbrooke, vent frais persistant ; résultat net : je sens un bon rhume qui commence. Et j’en ai trois autres programmées la semaine prochaine.

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Et ben sûr une grippe de gars ne me rend pas trop intelligent. Tellement que je pourrais accoter Jan Wong dans le Globe and Mail. J’avais prévu commenter ses bêtises sous l’angle de phrase où elle dit que depuis la loi 101 Montréal n’est plus une ville cosmopolite. En sous-entendant bien sûr que le cosmopolitisme ne s’exprime qu’en anglais. Voilà que Michel C. Auger lui règle son cas dans son excellent blogue. Toujours ça de moins à écrire.

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À la librairie de l’université je n’ai pu résister à acheter le dernier numéro de la revue l’Atelier du Roman (no 46) , dossier Jacques Ferron oblige. Un magoua ne se refait pas.

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Note nécrologique aux anciens de Sherbrooke qui me lisent.

J’ai le regret d'annoncer le décès de madame Greta Beauharnois de Rognelos des suites d’une grave maladie écourtée. Les amis de la défunte peuvent présenter leurs condoléances à ses maîtres éplorés Dyane et Marc-Aurèle.

15 septembre 2006

Le grand con cosmique

Difficile de pas échapper à la fusillade au collège Dawson. Et à son auteur. Un grand con cosmique. C’est l’expression qui m’était passée par la tête hier soir en songeant à ce billet. Le mot est trop fort peut être. Mais qu’on y songe : un parfait inconnu devient du jour au lendemain une célébrité mondiale, parce qu’il a été assez sans dessein pour se croire.

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Cela me trotte par la tête depuis que j’ai lu jeudi matin un des premiers textes au sujet du tireur, dans le Journal de Montréal sur Canoe. Du blogue de Kimveer Gill, le journaliste tire une liste de noirceurs d’insanités ou d’indice et termine son papier par ceci :

«Il a écrit détester la cruauté envers les animaux, la musique country, la religion, le gouvernement américain, Dieu et les gens en général. »

Drôle de liste. Détester la cruauté envers les animaux et liquider des gens comme du bétail. Et pourtant une liste comme celle-là serait banale dans un million de descriptions sur le web. Comme bien des propos semblables partout dans les blogues. J’écoutais ce midi chez Maisonneuve un psy suggérer que le type en question était en quelque sorte resté ado, faute de contacts avec le monde ordinaire.

Il y a de ça. Je pense qu’il y a, à un moment ou l’autre de toute adolescence des périodes noires et la culture qui va avec. Ado, j’ai eu ma période Lovecraft, Jean Ray, Poe, Baudelaire même. Même que le progressif qu’on écoutait en ce temps là, King Crimson, Genesis ou même Helter Skelter des Beatles pourraient être une sorte de proto gothique. Et je suis assez attardé pour en écouter toujours. Avec bien d’autres choses connues depuis.

L’autre question aussi de l’isolement que crée ou ne crée pas le web. Vrai que les réseaux de blogueurs ou de chatteurs forment une communauté virtuelle qui est plus qu’une illusion. Des amis me lisent ici. Je suis lu aussi par des gens que je ne connais pas sinon parfois par leurs blogues. Certains que je lis souvent deviennent même une sorte de présence. Des gens que j’aimerais rencontrer.

Là est la différence. Je ne me contente pas d’une vie virtuelle, au fond d’un sous sol de bungalow. Je suis sur Terre pas dans le cosmos. Ce jeune homme n’est pas le premier fou violent de l’histoire. Il y en aura d’autres aussi. Mais l’ampleur médiatique de ce genre d’événement le fait paraître cosmique. Il n’est restera que du vent dans une semaine.

Hélas, aussi un peu plus de peur.

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Pendant ce temps, au Darfour…

11 septembre 2006

11 septembre

Pour moi, le 11 septembre c’est le jour où le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende au Chili était renversé par Pinochet avec l’appui et la bénédiction des USA. Ça a été la première fois où j’ai mis les pieds à une réunion politique. Le compte-rendu que j’en avais fait m’avait valu une note suspendue du prof de français qui était persuadé que j’avais copié le texte. Il n’y avait pas de fautes. À 17 ans, cela crève des illusions.

Celui de 2001 cela n’a pas changé ma vie, comme on le demandait stupidement à la radio ce matin. C’est un de mes plus beaux souvenirs de prof aussi, l'après-midi même, cet étudiant qui me dit en entrant dans la classe : au moins, toi tu vas nous expliquer ça. J'avais prévu improviser un cours sur le sujet en effet. J'ai été brouillon, mais Sami Aoun, inconnu à l’époque, collègue de fac et chic type dans la vie avait eu la gentillesse d’accepter mon invitation de venir nous parler brièvement du contexte, entre deux médias. Un vrai cours dialogué.

J'ai appris ce jour là que l’éducation, c'est savoir être pertinent.

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Et s’il n’y a qu’un texte à lire sur la chose, il y a celui de Cato, trouvé via Phersu.

9 septembre 2006

En direct du deuxième (de l'Avenir)

Ce soir je suis paresseux. Un ami poète du Deuxième rang de l'Avenir a laissé cet été un texte dans ma machine, une lettre ouverte au Devoir. Elle n'a pas été publiée. Je lui ai demandé si je pouvais la coller dans mon blogue, il m'a dit oui. Or donc je colle:

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Du fédéralisme transcendantal à la franchise probable.

Questionnaire adressé à Stéphane Dion, actuel aspirant au poste de Premier du Canada de même qu’à l’Honorable Benoît Pelletier, actuel ministre des Affaires intergouvernementales de la province de Québec.

Zone de Texte: Le

Le 1er juillet dernier dans le quotidien Le Devoir, le député Stéphane Dion raconte pourquoi rien, absolument rien ne justifie la sécession d’une province canadienne de l’État fédéral. Il dit que c’est la franchise qui l’oblige à cette affirmation. Il en fait le pari.

Pas plus tard que le lendemain c’est Benoît Pelletier qui déclare dans La Presse que l’indépendance politique d’une nation n’est pas la meilleure forme d’autonomie possible et que le gouvernement fédéral demeure tout un tremplin pour l’affirmation du fait français en Amérique. Un tremplin pour, c’est son langage ministériel.

Le fédéral dans un journal souverainiste et le provincial dans un journal fédéraliste. L’autorité s’impose catégoriquement chez l’indigène; en contrepartie, le né natif a le droit d’exprimer poliment une certaine perception politique de la liberté de province subordonnée. Le lendemain, bien sûr.

Passons tout de suite au questionnaire afin d’évaluer des connaissances.

Question 1. M. Dion, vous utilisez le terme fédération. Je croyais naïvement que le Canada était une confédération. Pourriez-vous préciser à quel moment et par quel processus spécifique le fédératif s’est substitué au confédéral ? Soyez clair, franc et surtout précis.

Q. 2. M. Pelletier, vous reconnaissez l’existence de la nation québécoise. Pourriez-vous nous expliquer à quel titre l’existence formelle de cette nation respecte le principe fondamental du fédéralisme canadien : l’égalité des provinces entre elles ? Par quel raisonnement peut-on aboutir à l’affirmation selon laquelle la nation québécoise serait l’égal juridique, politique, sociologique de la province du Prince-Edward Island ?

( Évitez le truc de la société distincte et gardons notre sérieux par déférence envers le lectorat.)

Q. 3. M. Dion, vous affirmez modestement : « Il n’y a qu’une seule façon de bien servir l’unité canadienne : jouer la franchise plutôt que la manipulation. » Tantôt vous aimiez faire le pari de la franchise, là vous la jouez. Ailleurs dans votre texte, et il faut vraiment citer : « C’est probablement la première fois dans l’histoire de l’humanité que des adultes parlent de séparer un pays en raison d’un surplus ! Voilà, il me semble, ce que la franchise commande de dire. »

a) En tant qu’aspirant au Premier du Federal, trouvez-vous que, niveau franchise, le scandale des commandites a bien servi l’unité canadienne et le Parti Libéral du Canada?

b) Quel lien sémantique établissez-vous entre ce que la franchise vous « commande » et l’adverbe « probablement » ? Comment peut-on se faire commander une probabilité ? Par les paris ? Par le jeu ? Clarifiez en quelques lignes, parce que là, ça sent un petit peu l’astuce du hasard.

Q. 4. M. Pelletier, vous jugez que l’accession d’une nation à sa souveraineté est une idée dépassée.

a) Voulez-vous dire par là que cette idée a déjà été naturelle, nécessaire, normale, mais que la nouvelle mode serait aux provincialismes ? Oui ou non ? Si oui, comment expliquez-vous qu’à l’ONU, en une quarantaine d’années, le nombre d’États souverains qui composent l’organisation soit passé de 50 à 192 ? Gardez votre naturel et répondez normalement.

Vous dites encore : « Dans le monde, un grand nombre de nations, comme les nations catalane et écossaise, choisissent d’exister et de s’épanouir au sein d’États (…) qui les englobent et les transcendent. »

b) Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire que la nation canadienne transcende la québécoise et que cette bienfaitrice transcendance justifierait la nécessité d’un État fédéral souverain démodé alors que le Québec n’aurait pas besoin pantoute de se transcender lui-même dans l’honneur et l’enthousiasme. Est-ce que j’ai bien compris le sens concret de votre conceptuel englobant transcendantal, monsieur le Ministre ?

Q. 5. Mon vibrant démocrate monsieur Dion, pour quelles raisons claires le Canada a-t-il senti l’urgent besoin d’accéder au statut d’État indépendant en se séparant de l’Angleterre tout en exhibant la face de Sa Souveraine Majesté sur les billets de vingt piastres ? Pourquoi tourner le dos à ce grand ensemble que représentait l’Empire britannique envié du monde entier ? Question subsidiaire : donnez la date d’accession à l’indépendance de la Monarchie constitutionnelle du Canada. Une date se compose de deux chiffres et d’un mot.

Q.6. Monsieur le ministre Pelletier, je vous le demande : sur le plan de la représentation internationale, les citoyens de la Nation française sont-ils plus libres, plus naturels, plus normaux que les citoyens de la Nation québécoise dont la nationalité n’apparaît pas sur le passeport fédéral ? Donnez-moi une réponse satisfaisante en toute mutualité fédérative pas rien qu’un peu.

Q.7. Monsieur Stéphane Dion, vous avez écrit, signé et rendu public ce qui suit : « Mais je ne dirai jamais que ceux qui trouvent que la péréquation actuelle est déjà suffisamment généreuse font le jeu des indépendantistes. Voilà le type de rhétorique absurde qu’il nous faut bannir de nos débats politiques. »

Monsieur le futur Premier canadien, dites-moi un truc. Comment allez-vous vous y prendre pour que ce bannissement soit respecté à la lettre et de manière définitive ? À quel type de punition pensez-vous dans les cas de transgression de cet anathème rhétorique ?

Q. 8. Monsieur le ministre libéral Pelletier, vous affirmez le plus sérieusement du monde : « Il n’y a pas de pays normaux; il n’y a que des régimes politiques plus ou moins appropriés ou souhaitables selon les circonstances. »

Ne trouvez-vous pas que votre façon de caractériser les pays s’appliquerait plutôt à des Conseils d’administration ? Quelques lignes là-dessus.

Autre chose. Comme vous évaluez que c’est le régime fédéral canadien qui a permis l’épanouissement des ressortissants de la nation québécoise, et que donc vous êtes d’abord canadien avant d’être qui que ce soit d’autre, pourquoi ne dites-vous pas dans votre texte que vous êtes normalement, naturellement et librement un simple canadien-français d’une province de l’est du Canada ? Si je vous pose la question c’est que personne au monde ne reconnaît la nationalité québécoise à l’exception de l’Assemblée nationale, elle-même provincialisée grâce à la Loi sur la clarté de votre fédératif collègue Stéphane Dion et de son copain post-référendaire Stephen Harper.

Q.9. Convenons du caractère tordu de la prochaine interro. Vivons dangereusement. Parions. Jouons. Commandons. Soyons probables.

J’ai entendu le citoyen Harper lancer à l’occasion des célébrations du Canada Day : « God bless Canada. » Voilà son voeu de clôture d’une allocution fédérative. Cet Honorable Harper emprunta cette formule aux États-Unis dont, soit dit en passant, le régime politique présidentiel ne varie pas selon les circonstances et-ou les conjonctures internationales. À la suite de son discours, probablement que son Éminence est allé vanter les mérites d’un militarisme qui va coûter pas loin de quatre milliards de dollars au Québec.

Voici donc la question. Si un Québec hypothétiquement affranchi de l’Englobant fédéral s’était déclaré pacifiste, n’aurait-il pas choisi, en bonne intelligence du bien-être commun, d’investir cette somme dans les corridors des salles d’Urgence où chaque jour saignent des milliers d’innocents petits enfants en larmes ?

Q. 10. On dit que le Canada ne survivrait pas à l’éclatement tragique que provoquerait sans aucune raison ces hypocrites malveillants pas francs et astucieux de séparatistes régionaux plaignards ethnocentristes. Question : le Canada aurait-tu don’ besoin du Québec pour maintenir son apparence, son identité, ses revenus, sa justification idéologique face aux gros étatsuniens ? Question : combien le Federal est-il disposé à dépenser afin d’assurer ce service de maintenance ? Disons : le Québec pourrait offrir ce service au Canada, comme il le fait avec tant de bienveillance dans le secteur hydroélectrique, sauf que là non plus, ce ne serait pas gratos. Selon Bernard Landry, si le Canada tient à survivre comme entité politique, ça lui coûterait cinquante millions de dollars chaque jeudi soir à cinq heures. Selon l’ex-Premier ministre de la très distinctive Nation québécoise, ce serait le prix-plancher de la perfusion du fédéralisme transcendantal.

Ce calcul, véristes coreligionnaires Dion et Pelletier, correspondent-ils à vos péréquations personnelles ?

C’est là-dessus que - tristesse légitime - l’examen prend fin.

Eh Oh, non mais ! L’un d’eux fait dans le dogme de l’unitarisme inamovible par décret doublement identitaire, ça vous le saviez déjà étant donné votre compétence transversale; l’autre se full fiche des Constitutions nationales en versant dans le conjoncturel circonstanciel littéralement transcendé. Fiou. Laissons les uns s’adonner à des jeux et faire leurs paris; les autres se servir de tremplins pour rebondir en français dans leur magnificence provinciale vers le Royaume ontologique des Cieux constitutionnels canayens. Oupelail, pas sorti du bois, groupe !

J’attends, dans la patience courbée des ploucs de villages, les preuves de la proverbiale bonne foi des élus supérieurs. Autrement dit, je leur donne par pure magnanimité une chance de se faire bien voir de leurs commettants fédérés et autres commissionnaires de provinces.

Yves Boisvert, écriveur contribuable.


5 septembre 2006

Message 101 (Un soir comme ça)

Des fois le soir il vient un éclairage orange quand le soleil se couche. Tout devient étrangement lumineux. Les couleurs sont fluos et le monde devient un Warhol du réel. Quoique le paysage n’ait jamais attendu un peintre pour être ce qu’il est

1 septembre 2006

Les clartés de monsieur Ignatieff

De retour au jardin après une semaine assez dense de rentrée, de boîtes et de quelques partys. La cohabitation avec ma coloc de nièce se passe bien et finalement je reste à Sherbrooke cette fin de semaine question de finir mon grand ménage. Me restera à éplucher de nombreuses boîtes de paperasse récupérées ici ou à mon bureau de l’Uni et à en jeter le plus possible, ce qui m’est toujours difficile.

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L’aspirant chef libéral Ignatieff parle de la nécessité de la loi sur la clarté pour éviter toute guerre civile au Québec. On le riduculise à bon droit. En fait, pour l'avoir lu, cette loi pourrait plutôt la causer. Dans l’article 1 le parlement fédéral se réserve le droit de juger de la clarté de la question référendaire et s’il ne l’approuve pas, il n’est pas lié par ce résultat. À l’article 2, il se réserve le droit de juger de la clarté du verdict si la question est claire of course.

Citons son article 3 :

3. (1) Il est entendu qu’il n’existe aucun droit, au titre de la Constitution du Canada, d’effectuer unilatéralement la sécession d’une province du Canada et que, par conséquent, la sécession d’une province du Canada requerrait la modification de la Constitution du Canada, à l’issue de négociations auxquelles participeraient notamment les gouvernements de l’ensemble des provinces et du Canada.

Réserve

(2) Aucun ministre ne peut proposer de modification constitutionnelle portant sécession d’une province du Canada, à moins que le gouvernement du Canada n’ait traité, dans le cadre de négociations, des conditions de sécession applicables dans les circonstances, notamment la répartition de l’actif et du passif, toute modification des frontières de la province, les droits, intérêts et revendications territoriales des peuples autochtones du Canada et la protection des droits des minorités.

Le cas de la modification des frontières est intéressant en ce qu’il va contre la coutume internationale en ce domaine qui prévoit que les états successeurs d’une fédération gardent leurs frontières. On ouvre également le recours fort délicat à l’arme autochtone. Et on sait depuis Meech la valeur et la facilité des consensus des provinces et du fédéral. On sait également depuis 1982 que la présence du Québec à ce genre de choses est facultative.

Tout ça pour dire que cet Ignatieff est un digne fils de Trudeau. La dernière fois qu’il y a eu insurrection appréhendée dans le Canada c’est en 1970, au Québec. Et l’initiative en était largement fédérale. La loi sur la Clarté bétonne en quelque sorte cette insurrection. Et si un jour le fédéral invalide une question référendaire, la majorité n’en sera que plus claire. De belles complications en vue non ?

Et à court terme, on a dans le décor un fan de cette loi, Ignatieff, son proposeur Stéphane Dion et son inspirateur, un certain Stephen Harper.

Belle équipe de négociation en vue…