26 août 2006

C'est l'automne, rentrons dehors.

Ce soir les latinos d’en arrière font la fête. Méchoui tout l’aprème et maintenant danse et musique en conséquence. Je m’isole sous le casque de mes écouteurs.

Toute la semaine était en automne. Visite du climatopithèque en break de soins palliatifs, son (un peu ex) blonde se meurt d’un cancer généralisé et ses filles ont pris sa relève. Pas facile à faire, je me demande si j‘aurais son courage. C’est ça l’automne, apprendre à voir venir l’hiver.

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Autre signe d’automne, rentrée officielle lundi et officieuse hier pour moi. Journée assez exaspérante. Mon université pour faire développement durable, offre à ses employés un bel incitatif à l’utilisation au transport en commun. Offre généreuse : 10% de rabais sur l’abonnement annuel et en prime l’accès gratuit à son centre sportif d’une valeur de 250 $. Yéé me dis-je voila une belle économie avec reprise de natation et mise en forme à la clef. Je me pointe à l’inscription, oups je ne suis pas dans l’ordi. Et j’apprends par la suite que cette offre ne s’applique pas aux employés irréguliers que sont les chargés de cours.

On me suggère de me plaindre à un quelconque vice-recteur adjoint .Je compte bien le faire. Le développement durable, c’est comme la tarte aux pommes, on ne peut pas être contre. Mais quand, après quelques conférences de presses de glorification de l’Université verte, on prive son plus grand et plus désargenté des ses corps d’employés de quelques avantages la tarte aux pommes devient tarte à la crème et le développement durable montre ce qu’il est : un slogan burlesque pour les naïfs comme moi.

Frustré, je me rends dans mon squat, un ancien bureau de profs qui sert maintenant d’entrepôt départemental où on m’avait permis officieusement d’installer un bureau. Je mets la clef dans la serrure, rien ne se passe. J'essaie mon trousseau universitaire et j’apprends finalement de ma voisine que mon local est condamné depuis juillet par l’administration de la fac, le service d’incendie et toutes sortes d’autorités réglementaires. Et bien sûr, pas question de m’en aviser par le très efficace réseau de courriel interne. Mon chum poète appelle ça le tit code des fonctionnaires. À moins que ce ne soit une politique de la santé au travail dans le cadre d’une gestion intégrée du développement durable. Cela dit je m’en fous un peu. Ce local avait son utilité quand je donnais 5 ou 6 cours par année mais, à un cours par session, ça devenait un privilège un peu gênant.

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Je resterai à la maison, c’est tout. Je viens de terminer le déménagement de mon bureau dans le débarras/chambre d’amis, ma chambre dans l’ex-bureau pour que ma nièce s’installe dans ses quartiers. J’en ai profité pour installer un réseau sans-fil et pour la première fois je dépose ce texte en direct du jardin. C’est quand même bien la technologie.

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Et fêté discrètement ma fête jeudi. Il y a des années comme ça où je tiens ça mort.

15 août 2006

Pas de couilles

Une délégation de députés fédéraux part vers le Proche-orient et le Liban demain. Le représentant du parti conservateur n'ira pas, question de sécurité.

Mais que craindre ? La modération d'Israël ? Il est vrai qu'il aurait été mal accompagné, la députée bloquiste étant d'origine libanaise. Et comme les députés sont invités par le conseil des relations canado-arabes, il devait craindre également d'être barré à la frontière des USA, ce qui est triste pour un conservateur.

14 août 2006

Note de lecture et d'un voyage

« Les Canadiens, c'est-à-dire les Créoles du Canada, respirent en naissant un air de liberté qui les rend fort agréables dans le commerce de la vie & nulle part ailleurs on ne parle plus purement notre Langue. On ne remarque même ici aucun accent. »

Pierre François Xavier de Charlevoix, Journal d’un voyage fait par ordre du roi dans l’Amérique septentrionale.

Cela s'écrit en 1720. Je l’ai toujours pensé. Ce sont les français qui ont changé d’accent depuis.


Qu’il est doux de voyager ainsi dans la langue et dans le temps.

12 août 2006

De plus en plus pire

Trouvé ici par cette info: 39% des américains croient que les musulmans des USA devraient avoir une manière d'ètre identifiés (should carry special I.D.).

Un croissant jaune tatoué mettons ?

10 août 2006

Le Québeckistan vous salue

J’avais entendu hier à la radio un compte-rendu de cet article du National Post. Le ton est simple : toute protestation contre la guerre au Liban est un appui aux terroristes. Et comme la manif de la fin de semaine dernière avait le soutien de la mouvance souverainiste pas besoin d’ajouter qu’on fait l’amalgame simple : les souverainistes sont pro terroristes, anti-israéliens, antisémites et évidemment un Québec indépendant deviendrait la nouvelle base du terrorisme international.


Ce genre de propos relève de la meilleure tartufferie canadian (a proud tradition since 1867, maybe 1837 or even 1763). Le Québec bashing (dénigrement ?) est un sport habituel au Canada. C’est d’ailleurs le seul moment où le Québec y est reconnu comme nation distincte, différente, autre, donc pas canadienne. Autrement, toute aspiration à une quelconque différence et à sa conséquente autonomie est un crime de lèse Canada.

Que les québécois soient plus sensibles au sort du Liban dans ce conflit relève tout d’abord de ce simple calcul : selon la BBC le conflit a fait 102 morts en Israël contre 998 au Liban. La réplique israélienne au Hezbollah est démesurée, en plus de punir lourdement un pays voisin. Que je sache, un bombardement aérien systématique et répété n’est pas la même chose que le tir de roquettes, si nombreuses soient-elles.

Par ailleurs, étant francophones la plupart des québécois ont accès à d’autres médias que les anglo-canadiens qui de toutes façons écoutent surtout la télé américaine. Entendre simplement la position de la France dans ce conflit suffit à relativiser celle de Bush et de son roquet Harper. Et bien sûr, la présence d’une forte communauté libanaise francophone locale crée inévitablement une certaine sympathie.

Quant à l’antisémitisme présumément longuement enraciné au Québec, notons qu’en 1807 la très francophone Trois-Rivières élisait Ezekiel Hart, premier député de religion juive de tout l’Empire britannique. Dans les années 1930, quelques intellectuels québécois ont bien sûr singé la pensée de l’Action française. Mais ce n’était que rhétorique. Le premier ministre de l’époque, Mackenzie King un antisémite caché dont la tête orne les billets de 50$, a systématiquement refusé tous les réfugiés juifs en provenance d’Allemagne. C’était aussi le temps où la vertueuse Université McGill avait des quotas de juifs dans ses facultés, ce qui en amené plusieurs à étudier à la pourtant très catholique Université de Montréal.


Ces préjugés sur le Québec circulent pourtant toujours. Parce que le Canada anglais WASP a une histoire raciste trop longue et trop abondante pour qu’il ne l’assume. Les Amérindiens, les francophones, les irlandais, les juifs, les japonais, les chinois et aujourd’hui les arabes, ça finit par faire beaucoup de monde.

2 août 2006

Coming out

De par chez Embruns j’ai lu ce tas de clichés de la grosse Presse (allégée sur le Net et depuis quelques années aussi sur papier).

Je ne sais pas les marques du linge que je porte, je connais tous les restos du coin où on mange pour moins de 10$, je ne danse pas, déteste le disco en général et le techno en particulier, Madonna m’énerve, je voyage par Allo stop, je ne mémère (presque ) pas, je suis allé 5 fois au max dans le village, je ne suis pas dans le showbiz, je ne suis pas riche, je me meuble à l’Armée du salut ou des surplus des autres, mon écran de télé est très bombé, les gyms me font penser à des salles de torture et les rolleristes m’énervent.

J’ai de l’humour mais je ne suis pas sûr que Mario Girard en ait.

Mais suis gai pareil ;-)