30 septembre 2005

Du temps qui repasse

Le décès récent de Jacques Lacarrière m'a mené à lire un des ses livres Ce bel et nouvel aujourd’hui dont j’avais parcouru la première version il y a une dizaine d’années. Charmant livre où il attire notre regard sur les beautés du monde moderne, ce qui est à peine paradoxal pour un helléniste et un contempteur de la société automobile.


Dans une de ses plus belles pages, il décrit une raffinerie de l’Étang du Berre. Tout jeune, j’étais fasciné et émerveillé par les lumières et les torchères de feu des raffineries de Montréal-Est qu’on voyait de l‘autre coté du fleuve. Puis elles sont devenues dans mon esprit une nuisance à l’environnement et maintenant elles seraient une infrastructure stratégique.

De même aujourd’hui, j’ai souvent le vertige à penser à tous ces fils, ces commutateurs, disques et électrons qui sont la réalité du monde virtuel. Il y a quand même quelque chose de magique à penser que d’un clic je fais tourner un disque dur quelque part à des milliers de kilomètres d’ici. Par où passe ce clic ? Il doit y avoir des milliers de kilomètres de fils ou d’ondes, des milliards de nanomètres dans les entrailles des machines. Quelle serait la forme de cet itinéraire ? Cela me fascine d’autant plus que je n’y comprends rien qu’il y a là quelque chose qui m’échappe complètement, une boîte noire. Ce que je m’imagine est peut-être cent fois plus beau que le réel.

***

Mis la main cette semaine sur une histoire universelle de la pédagogie parue en 1883. Il est fascinant d’y lire les débats entre utilitaristes et humanistes. Entre têtes bien faites et l’assimilation concrète des choses. Même Montaigne y est : «Que nous sert-il d’avoir la panse pleine de viande, si elle ne se digère, si elle ne se transforme en nous, si elle si elle ne nous augmente et nous fortifie ?». Dans le jargon contemporain, on parlerait d’un éloge de l’approche socioconstructiviste. Montaigne est peut-être moins précis, mais plus clair.


Comme dirait Vialatte : les réformes scolaires datent de la plus haute Antiquité. Comme les écoles. Elles sont heureusement beaucoup plus nombreuses et de plus en plus universelles. Rendront-elles les humains meilleurs ?


Toute la question est là.

28 septembre 2005

Trop beau

Il fait trop beau aujourd'hui pour que je m'étende ailleurs que dehors. Juste le temps de remercier Dominique de ses commentaires sur l'affaire des blocs blogues. Cela m'a permis de découvrir un superbe blogue qui me fait rougir de mes fautes. J'en ferai moins à la lire. Salutations aussi à Marianne qui par le sien m'a fait découvrir son coin de pays et donné le goût de continuer à faire la même chose.

Malgré le beau temps, je vous laisse méditer sur cette sombre phrase de Paul Chamberland extraite d'une entrevue inédite reéalisée par une ami et retrouvée par hasard cet avant-midi:

«Et pendant que la planète court au désastre des millions de "civilisés" qui ne "veulent rien savoir" s'enlisent dans la narcose surconsumériste et l'autisme social.»

Pas drôle et trop vrai.

26 septembre 2005

De blogues en blocs

Beau débat linguistique chez Finis Africae sous le thème doit-on enseigner les langues régionales en France ? Je me rends compte que, vue du Québec, la question se pose différemment. Ici l’usage du français ramène toujours à une résistance, un refus de s’intégrer à l’Amérique anglophone. Là-bas l’assimilation ou la standardisation du français correspond à une sorte de construction nationale. Ici, l’histoire est différente, le français s’est standardisé rapidement, les bretons, normands, picards, poitevins ou gascons arrivés en Nouvelle-France devant se trouver rapidement une lingua franca. Par la suite, la langue a évolué différemment en Acadie, dans l’Est et dans l’Ouest du Québec et des accents régionaux sont apparus. Au contact de l’anglais, la langue s’est sans doute créolisée un peu mais, dans le contexte social de l’époque, les élites veillaient à la pureté de la langue et voyageaient en France, si bien qu’on est resté avec un bon accent. Sans trop perler, sauf à Outremont. Quant aux langues amérindiennes... c'est une autre question et j'y reviendrai un autre jour.

Ce qui n’empêche pas que notre accent soit ou pittoresque ou insupportable à bien des français. Je lisais hier un commentaire sur La turbulence des fluides où l’auteur disait n’avoir rien compris au film à cause de l’accent canaDIEN. Je parie qu’il comprend tout Pagnol. Voire même le céfran. Simple question d’oreille, mais comme les télés françaises ne diffusent que rarement nos séries, voire même les doublent, ce n’est pas demain la veille… Alors que les malheureux doublages français des soaps américains nous font rire depuis trente ans et sont parodiés dans RBO ou Le cœur a ses raisons, par exemple.

Bien sûr le franco-québécois n’est pas la norme et notre français est loin des standards parisiens. Mais pas plus, il me semble, qu’un gros accent du midi.

***

Mais là où ces normes deviennent agaçantes, c’est quand les administrations françaises s’en mêlent (ou s’emmêlent ?). On a su la résistance administrative française au mot courriel (mél, qu’y fallait dire). Ben voilà t’y pas que la Commission générale de terminologie et de néologie de la République en remet une couche. J’ai découvert la chose en lisant l’article blogue du Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française dont je cite cet extrait :

«En France, le terme bloc-notes et sa forme abrégée bloc ont été adoptés, le 20 mai 2005, par la Commission générale de terminologie et de néologie comme équivalents français de blog. En raison de leur manque de précision, de leur inaptitude à produire des dérivés adéquats et d'une concurrence inutile avec le terme blogue, déjà utilisé par un grand nombre de francophones, ces deux termes n'ont pas été retenus pour désigner la présente notion.»

Verification faite, cette Commission pleine d’académiciens infaillibles depuis Richelieu a bel et bien entériné bloc-notes comme usage officiel.

Le créateur de cet organisme, un certain Alain Juppé, préfère quant à lui avoir un blog-notes.

Délinquant va !

24 septembre 2005

En direct (ou presque) avec une radio blogue (très low tech)

Je vous écris en direct ou presque de mon poste de travail externe.


Le Itounes aléatoire comme ambiance. Jusqu’ici Marie Laforêt, sa version de Paint it black, Vesoul de Brel et là commence Summertime version Janis et Hendrix. Je viens de m’ouvrir une bouteille de Quintas da Roas, le petit rouge portugais du temps. Je me suis allumé de quoi m’excuser, si je vais en politique un jour.


Il fait frais, on endure une laine et même un polar bientôt. L’aléatoire me gâte. Sensation de Rimbaud version géniale de Charlebois. Le soleil commence à être bas, il se couchera dans deux heures. L’été est vraiment passé. Des corneilles croassent et se répondent dans le quartier. Personne autour, en fait il y a probablement moins de monde dans les cours voisines que sur n’importe quel sentier du Mont Orford.


Suivi la catastrophe trop appréhendée de l’ouragan Rita. Quel contraste avec Katrina. On avait tiré les leçons de l’improvisation la Nouvelle-Orléans quoique la situation de Houston était moins risquée. Le maire était moins pittoresque aussi, une tête de bureaucrate compétent qui répond par un yes maaam avec l’accent chantant du sud.

Je découvre l’hôtel des blogueurs que j’avais oublié de surveiller cet été. Le pari était risqué, les textes sont forcément inégaux, mais tout de même chapeau ! On s’y perd des heures et des heures dans ce beau happening blogosphérique. The The, This is the day

Tiens, Nebraska de Bruce Springsteen, musique bleue country, un genre que je détestais mais que j’apprécie avec le temps. Cela porte à la rêverie. Un parfum capiteux de cierges d’argent passe sous mes narines. Un journée à faire le point sur ce qui se passe dans ma vie. Je pense. Pour moi. Je ne l’écris pas toujours, loin de là. Il sert à quoi ce blogue? À rien, à écrire et je le continuerai encore un temps, au moins un an m'étais-je dit, peut-être plus. Insomnie blues, Pauline Julien.

À moitié par plaisir et pour l’aider entre deux jobs, j’ai commandé un ex-libris à une amie graphiste fauchée. J’au vu son projet hier… on y voit ma gueule dessinée en esquisse, clope au bec, et cette devise venant de l’ami poète : Tout est paysage. J’ai été surpris du concept (ou de ma gueule?), ravi de la devise et heureux du résultat. En ferais-je une bannière de ce blogue ? Peut-être. (Joan of Arc, Cohen)


Je serais curieux de faire un saut au Yul blog d’octobre, question de voir des bloggueurs que j’aime bien. Il y aura Laurent d’Embruns que je lis depuis longtemps et les adieux de Karl que je regarde plus (J’aime ses photos) que je lis, n’entendant rien aux technicalités webbiques, heureusement entourées de poésie. Mais bon, pas évident de faire l’aller retour Sherby Mourial que cela implique. Mais ça me tente.

Gracias a la vida de Mercedes Sosa et Corsario d’Elis Regina.
Ce doit être un signe.

L’humidité commence à tomber, le soleil est disparu derrière le bloc voisin, le temps fraîchit.

On enregistre sur la clef USB à 17h 40

20 septembre 2005

Relier les points de l'archipel

Un collègue de l'université vient de me pister sur un beau site web, hébergé par celui du Conseil de la vie française en Amérique.

Sous le titre Au rythme de l'escargot, Dean Louder décrit un long voyage dans tous les racoins de l'Amérique française. Louder n'est pas n'importe qui. Américain pur laine, il s'établit à l'Univerité Laval de Québec en octobre 1970 (!). Toute sa carrière sera orientée vers la découverte ou la redécouverte de la francophonie amériquaine. Le géographe que je suis s'était délecté de cet ouvrage au titre génial : Du continent perdu à l'archipel retrouvé qu'il a dirigé avec son collègue Éric Waddel. C'était un premier bilan de cette francophonie dispersée en Amérique. L'Acadie, la Louisiane, les francos hors-Québec, bien sûr. Mais aussi les Petit-Canada de Nouvelle-Angleterre, ceux du pays des Illinois, d'Indiana, du Michigan ou d'Orégon.

Je note en passant qu'il est tout de même curieux que deux anglophones aient été les premiers à attirer l'attention des québécois nombrilistes sur ces essaims francophones qu'on trouve partout en Amérique.

Suivez Louder dans ca camionette. C'est une histoire triste qu'il ne faut pas oublier.

18 septembre 2005

Vers l'Avenir

Pas grand chose à dire ce jourd'hui, journée paresseuse à niaiser sur le net et à lire plein de blogues, particulièrement aimé redécouvrir celui de Phersu et à me ballader dans sa ville avec le Vrai parisien.

Et tiens, ça me donne l'idée de vous montrer quelques images d'un tour de machine que j'ai fait il y a un mois avec mon vieil ami poète. On est allé dans son bout, L'Avenir. C'est le nom de son village.




Point central évidemment, l'Église et son plantureux presbytère devenu maintenant mairie faute de curé... Et à juste à coté, la maison d'un des fondateurs du village, Jean-Baptiste Aimé Dorion dit L'enfant terrible

Il a vécu de 1821 à 1866 et son surnom lui vient de sa vie politique agitée. C'était un anticlérical, progressiste, un rouge comme on le disait à l'époque. Toute sa vie il s'est battu contre la mainmise du clergé dans l'éducation, pour l'autonomie du Bas Canada et contre le projet de confédération. Pour pousser ses idées il avait fondé un journal, L'Avenir, qui a donné son curieux nom au village.

L'ami poète, qui y est né, me disait que bien des histoires courent sur lui encore. On raconte que tous les dimanche, à la sortie de la messe, il haranguait les gens de son balcon pour le plaisir de contredire ce que le curé disait en chaire. Selon une autre histoire, à sa mort, on a bien été obligé de l'enterrer dans le cimetière forcément (férocement ?) catholique, ce qui allait contre ses idées et aussi l'autorité du clergé. Si bien que la partie du cercueil où était sa tête aurait été placée hors des limites de la terre bénie, pour parler comme dans le temps.

On est allé se ballader ensuite dans les rangs question de trouver un refuge éventuel au poète fatigué.
Je ne sais pas ce qu'il se passait cet été mais il y avait de l'avoine partout dans les champs.


Et on est arrivé près d'Ulverton où il y a un très beau point de vue sur la rivière Saint François dont on oublie à quelle point sa vallée est belle à force de passer sur l'autoroute. Ulverton est un vieux village anglais presque déserté aujourd'hui sinon par les plateauiques en quête de ruralité qui font monter les prix.

Une des deux ou trois mitaines d'Ulverton. Les mitaines, c'est le nom que les francophones donnaient aux temples protestants, déformation probable des Meeting house de la tradition de Nouvelle-Angleterre.

Contents de ce tour de machine ?
Imaginez quand les érables seront rouges !

17 septembre 2005

La course

J’ai un ami pusher de cartes du Parti Québécois. Comme mon parti politique n’existe pas, j’encourage la cause en lui prenant une carte de temps en temps. Je ne suis pas particulièrement militant en général et au PQ en particulier. Ce parti sert tout simplement une cause à laquelle je crois, celle de l’indépendance du Québec. Parce que le Canada est un beau machin mais inutile, et tout simplement parce que cela me semble normal que le Québec ait son mot à dire dans le monde. Ce que ne permet pas le Canada.


J’aurai donc à téléphoner les trois choix de mon vote le 15 novembre prochain. Il est déjà fait, même si je ne sais rien de particulier des candidats. Mon premier choix est Louis Bernard. Il est laid. Il est vieux. Mais le fait que quelqu’un qui a vu neiger au sommet des cabinets de Lévesque, Johnson, Bourassa, Parizeau, Bouchard, Landry décide de revenir en politique active alors qu’il était de l’ombre m’épate. Que quelqu’un qui a vu les pires coups tordus, les échecs, bref tout ce qu’il a de pas publiable en politique en redemande me le rend éminemment sympathique. Il n’a aucune chance sinon celle de devenir ministre. Je le lui souhaite, c’est utile des vieux dans les changements de génération.


Deuxième choix: Richard Legendre. Là encore, c’est à l’aveuglette. Mais qu’un businessman tennisman veuille devenir chef du PQ, ce n’est tellement pas le profil du parti, que cela m’enchante. Il cause bien, semble déterminé et à ras du sol. Je le vois bien clancher Charest dans un match débat. Ma mère, qui l’a vu hier chez Bazzo, a été impressionnée. C’est bon signe.


Troisième choix, gagnant probablement, Boisclair. Il est jeune, il est beau gosse, il a été un bon ministre de l’environnement. Mon pusher de cartes, qui l’a connu à ses débuts, me dit qu’il est génial. Charest avait le même profil et je l’ai connu à ses débuts. Il m’a déçu mettons beaucoup, même si je ne m’attendais à rien. Je crains un peu la même chose. Il est gai, moi aussi. Mais je crains le Québec profond adéquiste. Cela lui prendra du courage et de la force et je lui en souhaite. Mais il est du sérail, ce qui ne me semble pas nécessairement une qualité.

Et pourquoi pas Pauline Marois ? Elle est le sérail.

Et pour ce qui est des autres de gauche, écolos et surtout nationaleux, j’espère que leurs appuis microscopiques leur feront comprendre que leur poids exagéré dans les instances ne reflète en rien la modération de la base.


À suivre quand même.

16 septembre 2005

Spaghettis volants











Pour contrer la théorie du Intelligent Design qu'appuient Bush et les chrétiens fondamentalistes: une seule solution: la Sainte église du Monstre en spaghettis volants qui a maintenant sa branche francophone.

12 septembre 2005

Journée de grâce


L’été est toujours là après quelques nuits presque froides. Les arbres sont encore verts avec à peine quelques touches de rouge. Le jardin, que j’ai trop oublié depuis un mois, ressemble à ça.


Et c’est assez involontaire d’ailleurs. Beaucoup de verges d’or et d’aster sauvages ont envahi les plates bandes, mais je ne m’en plaindrai pas, ce sont des plantes que j’aime et qui conviennent au jardinier négligent que je suis en fin de saison.


J’aime ces relents d’étés quand on s’en va vers l’automne. Ce n’est pas la fébrilité des premières douces soirées du printemps, on a tellement eu de belles cet été qu’on en est presque blasé. On savoure plutôt une plénitude, un contentement du monde avant que les couleurs n’explosent et que tout sombre vers l’hiver.

11 septembre 2005

Nancy Huston contre les méchants

Dans l'avant-dernier numéro de la revue L’Inconvénient il y a un compte-rendu de lecture qui m’a laissé perplexe et mal à l’aise. Yannick Roy commente le dernier livre de Nancy Huston (que je n’ai jamais lue) Les professeurs du désespoir où elle pourfend les auteurs à son avis néantistes ou mélanomanes, c'est-à-dire noirs et désespérés. Sa liste est assez éclectique : cela va de Becket à Cioran en passant par Kundera, Houellebecq, Shopenauer et même Christine Angot. Elle reprocherait à ces auteurs non seulement de corrompre la jeunesse mais d’être des apares c'est-à-dire des gens qui n’ont pas eu d’enfants.

Contre ce noir complot Huston s’allie à une déesse Suzy incarnation imaginaire du féminisme et de ses valeurs qui «accepte épouse et embrasse le changement» sautille sur son chemin, bref l’antithèse d’un Dieu froid, sévère et distant. Avec raison, Roy se retient de rire devant le comique de la chose tout en restant inquiet.

Sous l’angélisme du monde mignon que chérit Huston se cachent deux choses qui le sont moins. D’une part, cette idée d’aller béatement avec le monde qui va, me semble correspondre plutôt à subir joyeusement le décervelage médiatico-économique dominant. Soyons heureux, soyons festifs pendant que la plus grande partie de humanité s’enfonce dans la misère.

D’autre part, cette condamnation des mauvais auteurs, de la littérature triste me rappelle tous les index, toutes les censures au nom des bonnes mœurs, de la morale ou du paradis socialiste. C’est d’ailleurs un défaut de certains mouvements féministes. Au nom de la protection de l’image de la femme on exige la censure de choses déterminées par elles choquantes. Je me souviens qu’à la radio communautaire, les seules demandes d’interdictions de chansons venaient de groupes de femmes. Dans leur ligne de mire le classique Fais-moi mal Johnny de Boris Vian et Magali Noël, Lemon incest de Gainsbourg et Cœur de loup de Philippe Lafontaine à cause de ces deux vers : la victime est si belle et le crime est si gai, incitation directe au viol, selon elles.

Le C.A. de la radio de l’époque avait eu l’habileté de confier l’élaboration d’un quelconque code à l’une de ses membres précisément impliquée des ce milieu des groupes de femmes. Conclusion au bout de trois mois : impossible d’élaborer une telle politique sans ouvrir la porte à toutes sortes de censures plus dangereuses.

Tout ça pour dire que derrière les choses mignonnes se cachent souvent des monstres insoupçonnés. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Semblerait que madame Huston veuille y ajouter une couche. D’ailleurs, selon elle, un bon écrivain doit avoir changé des couches.

Avis aux amateurs.

9 septembre 2005

Salmigondis du vendredi

Entendu hier à la bière du jeudi cette belle histoire. Le fils d’une amie visite le poste de police de Sherbrooke avec sa classe du primaire. Voyant la salle du vestiaire déjà défendue par une serrure à code, il pose cette question (faussement ?) naïve : pourquoi avez-vous besoin de mettre un cadenas sur vos casiers ? Imaginez la réponse…

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Sur Katrina voir la caricature animée de Mark Fiore. Saisissant.

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Dévoré mercredi les apprentissages littéraires de Michel Tremblay qu’il raconte dans Un ange cornu avec des ailes de tôle. Un livre agréable où, autour des ses lectures marquantes, Tremblay raconte des anecdotes simples sur son enfance et son adolescence à Montréal. Cela me donnerait le goût de faire un peu la même chose un jour, de raconter les stratégies familiales pour contourner les quotas de BD de la bibliothèque municipale. De parler de cette bibliothécaire qui m’avait permis d’accéder avant l’âge à la section jeune adulte parce que j’en avais marre de la bibliothèque verte où j’avais de toute façon épuisé toutes les aventures d’Alice ou des Six compagnons. De la découverte de la S-F, de Maigret ou de San Antonio, malgré la barrière de sa langue un peu étrangère à un québécois. Puis, plus tard, Céline, Giono, Ferron. On se réservera ça pour les semaines à venir.

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Pour le moment, je me lance en fin de semaine dans la réécriture (le déthèsage, comme dit une amie) de mon mémoire. Ça intéresserait un éditeur du coin. Un vieux rêve qui se réalisera ? J’aimerais beaucoup. Tu parles d’une belle carte de visite pour un chargé de cours en quête d’ouvrage !

5 septembre 2005

Grosse pub

Via Phersu, cette grosse pub...

La revanche de Céline

Céline Dion, ce n'est pas ma tasse de thé, malgré tout son talent. Je l'ai toujours trouvé un peu trop braillarde entre autres. J'ai vu chez Daily Kos sa prestation à CNN.
C'était à son tour de me tirer des larmes.

3 septembre 2005

Réfugié ?

Me voici donc forcé de me replier vers blogspot, le serveur de mon blogue . com étant en panne depuis quatre jours... Comme c'est la troisième majeure et que leur service n'est pas à la hauteur de mes espérances me voici donc devenu une composante de l'Empire Google. Je ne sais pas si je vais y déménager mes archives, mais serai au moins heureux de pouvoir modifier mes choses en firefox. En plus, pour la cybernouille que je suis, l'aide semble meilleure et le cadre plus souple. Et je pense même avoir compris oussé qu'on peut changer les codes html.

Et je ne peux pas encore annoncer ce changement sur ce qui deviendra mon ancien blogue.

2 septembre 2005

Les touristes

Depuis quelques jours que je surveille la couverture de la catastrophe de la Louisiane, je suis frappé par le contraste entre ce que disent les médias nationaux et les médias locaux. Les premiers beurrent épais, catastrophisent à outrance la situation en répétant inlassablement leurs topos et ne connaissent pas le fond du problème. Les locaux sont sur leur terrain, connaissent les autorités du coin savent les inégalités profondes de la société louisianaise, ont fait 25 topos sur la nécessité de mieux prévoir et organiser la réponse à ce genre de catastrophe sans que les médias nationaux ne s’y intéressent.

Pour avoir été journaliste local pendant quelque temps je les ai vu souvent débarquer ces vedettes blasées du national qui arrivent avec leur gros matos, leurs scénarios prêts d’avance, leurs préjugés confortables et parfois condescendent à écouter distraitement leurs collègues cul-terreux des régions. C’est frustrant.

Je viens d’entendre cela justement de la jeune journaliste locale de WWLTV Stephanie Riegel qui couvre les opérations d’urgence à Bâton Rouge. Elle disait devoir faire l’éducation de la presse nationale pour qui la Nouvelle Orléans c’est le vieux carré, les boites touristiques, les paresseux du Sud. Ils n’ont n’a jamais vu comme elle un quartier noir et pauvre de la banlieue rester sans électricité deux semaines après un gros orage. Les poulets qui courent autour des cabanes de bric à brac.

Ou s’ils l’on vu, c’est en Afrique, avec un per diem équivalent au revenu annuel d’un paysan malien riche.

Cela n’existe pas aux USA, au moment où son touriste en chef survole les choses.

1 septembre 2005

Crétin en chef

Je viens d'écouter l'une après l'autre les conférences de presse de la gouverneure Blanco de la Louisiane et du président Bush.
Bush parle de pétrole, elle parle des gens à secourir. Il parle seul, elle laisse parler ses responsables. Il parle des entreprises, elle parle des organisations charitables. Il parle d'intentions, elle parle de concret. Il dit je elle dit nous.


Il est pitoyable, elle est courageuse.