31 août 2005

Katrina et la matante

Rentrée tranquille hier à l’université, petit groupe des derniers diplômés de géographie de Sherbrooke. Soupir…


Les restants de ce qui était l’ouragan Katrina passent maintenant sur Sherbrooke. Il pleut assez fort depuis ce matin, il y a un peu de vent mais on est loin de la catastrophe de la Louisiane.


Le météomane que je suis a suivi de près l’évolution de l’ouragan Katrina. Cela a été d’autant plus facile que la station locale de CBS a diffusé en direct sur le web des émissions en continu. Moi qui ai de forts préjugés contre l’information télé, j’ai rarement vu autant de dignité, de sérieux et d’humanité dans la couverture de cette tragédie. L’ampleur du sinistre y est visible. Alors que le début de la diffusion se faisait dans leurs chics et riches studios de la Nouvelle Orléans, ils on du se replier à Bâton Rouge et le seul direct qu’on a vu hier de la ville sinistrée se passait dans un cagibi blanc, où les animateurs en jeans sur des chaises banales parlaient tristement devant une petite affiche papier de leur station. Toute la nudité de la chose dit la reconstruction à faire.


L’un des personnages les plus intéressants de ce drame est la gouverneure de la Louisiane, Kathleen Babineaux Blanco, une descendante de cajuns comme son nom l’indique. Elle a l’air d’une ma tante, démocrate conservatrice catholique. Quant je l’ai vue en conférence de presse elle m’est apparue sobre sombre et doucement déterminée. Elle ne s’est d’ailleurs pas gênée pour dire avant le drame que les effets de l’ouragan allaient être décuplés par la détérioration des milieux humides du delta du Mississipi que cause l’industrie pétrolière, pendant que Bush refuse obstinément d’affecter un peu des revenus pétroliers à leur restauration.


Son agenda politique est pas si mal : augmenter le salaire des profs, ouvrir des garderies améliorer l’accès gratuit à la santé. Elle est sans doute un peu trop famille et beaucoup trop catho à mon goût, mais dans le Sud des USA Dieu est partout.


C’est une ma tante ordinaire qui semble avoir trouvé un destin extraordinaire.


On ne peut que lui souhaiter de réussir.